169
Que mon cri parvienne devant toi,170
Que ma prière arrive jusqu’à toi ;171
Que chante sur mes lèvres ta louange,172
Que ma langue redise tes promesses,173
Que ta main vienne à mon aide,174
J’ai le désir de ton salut, Seigneur :175
Que je vive et que mon âme te loue !176
Je m’égare, brebis perdue : *
Commentaire
Tiédeur ou ferveur?
Notre lettre est adressée à l’Eglise de Laodicée, ville d’Asie Mineure très prospère.
Les titres donnés ici au Christ sont d’une richesse impressionnante. Il est tout d’abord nommé l’Amen, ce qui est inédit. Comme si Jean voulait souligner la disponibilité totale du Christ à la volonté d’amour de Dieu. Il continue en le qualifiant de témoin fidèle et véritable. Sans doute faut-il comprendre que Jésus est le martyr par excellence, celui qui a donné sa vie librement! Enfin, il est le commencement de la création de Dieu. Une formulation très proche de cette théologie qui reconnaît au Christ un rôle central dans l’œuvre même du Dieu créateur.
Mais aux chrétiens de Laodicée, le Ressuscité adresse un reproche majeur: la tiédeur, alors qu’ils devraient faire preuve de ferveur. Cette tiédeur s’exprime dans leur attachement à la prospérité matérielle et dans leur aveuglement devant les fausses richesses.
«Je me tiens à la porte et je frappe...»
Ces paroles résonnent tout particulièrement lorsque nous les entendons au moment de la sainte Cène. Des paroles qui font allusion à la figure de l’Epoux qui revient, comme dans Luc (12,35) ou encore dans le Cantique des cantiques (5,1). Le Ressuscité promet des retrouvailles, moment fort qui ouvre inévitablement sur le partage du repas.
Allusion à la sainte Cène, donc, au repas eucharistique auquel nous sommes tous conviés par le Christ, qui vient alors faire sa demeure chez nous, en nous et entre nous!
Car le Jésus de la vision johannique ne garde rien pour lui-même: il est partage et accueil – c’est son être même de Fils de Dieu.
Sa place auprès du Père? Il va nous la laisser occuper avec lui!