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Criez de joie pour Dieu, notre force,3
Jouez, musiques, frappez le tambourin,4
Sonnez du cor pour le mois nouveau,5
C’est là, pour Israël, une règle,6
Il en fit, pour Joseph, une loi7
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;8
« Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé ; †9
« Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ;10
Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux,11
« C’est moi, le Seigneur ton Dieu, †12
« Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix,13
Je l’ai livré à son cœur endurci :14
« Ah ! Si mon peuple m’écoutait,15
Aussitôt j’humilierais ses ennemis,16
« Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ;17
Je le nourrirais de la fleur du froment,
Commentaire
L’irruption de la parole
L’évangile selon Luc s’ouvre à la manière d’un livre d’histoire. En posant le contexte historique, Luc nous fait entrer dans une réalité normale, presque banale: c’est la 15e année de Tibère, alors qu’il y a tel ou tel gouverneur en Galilée. Or, c’est dans cette normalité-là que l’inattendu surgit. Et pas n’importe quel inattendu, mais celui de Dieu: «La parole de Dieu fut adressée à Jean.» On peut imaginer la surprise qui a dû saisir Jean quand il s’est trouvé face à cet appel. Et nous? Que faisons-nous quand nous nous sentons soudainement porteurs et porteuses d’une parole qui ne nous appartient pas? Avons-nous le courage d’ouvrir nos mains, notre cœur et notre bouche pour annoncer une parole de réconciliation, d’amour, de liberté? Osons-nous partager une parole qui nous engage et qui change notre regard sur Dieu, sur les autres et sur nous-mêmes?
Pour sa part, Jean a pris le risque de la confiance et a annoncé la parole qui lui a été confiée en reprenant la prophétie d’Esaïe: «Une voix crie dans le désert: préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers... et tous verront le salut de Dieu.» L’aujourd’hui du salut: voilà le thème central de l’évangile selon Luc. Le salut nous est offert. A nous d’en vivre et d’en être témoins par nos actes et nos paroles.
Le salut étant offert à tous, la nécessité de la conversion est universelle, elle aussi! Les menaces de Jean-Baptiste s’adressent à toute la foule! Le «Que faire?» de la foule indique sa volonté de conversion. Quels sont les changements de vie concrets à adopter pour exprimer le changement intérieur? La réponse de Jean est simple: de l’équité et de l’honnêteté dans l’exercice de son métier, et l’assistance aux nécessiteux.
La conversion, ne serait-ce pas finalement qu’une simple question de congruence? Une manière d’être plus intégré et unifié? Des pistes simples pour une société en crise!