Commentaire

S’il reste un homme …

Une vingtaine d’années se sont écoulées quand nous voyons Moïse intervenir en faveur de son peuple et tuer le garde-chiourme égyptien.
Pour le peuple, l’Egypte est un lieu de conflits et de malheur. Elle le devient aussi pour le jeune Moïse. Ses yeux s’ouvrent et il prend conscience de la situation dramatique des Hébreux en même temps que de son appartenance à ce peuple.
Témoin de la brutalité d’un Egyptien s’acharnant sur un Israélite, son coeur s’enflamme et il tue l’agresseur. Il n’avait vu personne alentour et il pensait n’avoir été vu de personne.
Un commentateur suggère que personne n’avait eu le courage d’intervenir, laissant Moïse consterné de cette désertion du devoir de secourir. Il avait cherché en vain un Israélite prêt à prendre parti pour l’esclave maltraité. Il cherchait un homme véritable, courageux, mais ne trouve personne pour défendre la cause de Dieu, la cause de l’homme. Alors il se résout à agir lui-même.
Le rabbin Hillel exprime cette idée en ces termes: «Là où il n’y a pas d’homme, fais effort pour être un homme!»
Cette maxime de Hillel donne des frissons. À vous aussi? Et si c’était à nous d’être ces «hommes véritables», ces «femmes de valeur» devrait-on ajouter … Courage non pas de tuer, mais de relever nos contemporains atones, apeurés, serviles, abattus? Pour qu’ensemble nous redressions la tête!