1
Pourquoi, Dieu, nous rejet
er sans fin ?
Pourquoi cette colère sur les breb
is de ton troupeau ?
2
Rappelle-toi la communauté
que tu acqu
is dès l’origine, †
la tribu que tu revendiqu
as pour héritage,
la montagne de Sion où tu f
is ta demeure.
3
Dirige tes pas vers ces ru
ines sans fin,
l’ennemi dans le sanctuaire a to
ut saccagé ;
4
dans le lieu de tes assemblées, l’advers
aire a rugi
et là, il a plant
é ses insignes.
5
On les a vus brandir la cognée,
comme en pl
eine forêt, *
6
quand ils brisaient les portails
à coups de m
asse et de hache.
7
Ils ont livré au fe
u ton sanctuaire,
profané et rasé la deme
ure de ton nom.
8
Ils ont dit : « All
ons ! Détruisons tout ! »
Ils ont brûlé dans le pays les lie
ux d’assemblées saintes.
9
Nos signes, nul ne les voit ;
il n’y a pl
us de prophètes ! *
Et pour combien de temps ?
Nul d’entre no
us ne le sait !
~
10
Dieu, combien de temps blasphémer
a l’adversaire ?
L’ennemi en finira-t-il de mépris
er ton nom ?
11
Pourquoi reten
ir ta main,
cacher la f
orce de ton bras ?
Commentaire
Passer de l’inaccompli à l’accomplissement
Pour bien comprendre Paul, il faut se pencher sur sa conception de l’être humain. Pour lui, il ne suffit pas d’être né d’une femme et d’un homme. Tant que nous n’avons pas vécu ici-bas une seconde naissance, celle dont parlait l’Evangile (Jn 3) avant cette lettre, nous sommes des êtres inaccomplis, errants de-ci de-là, comme des chenilles (Paul appelle cela l’état «d’injustice»).
Nous avons encore à naître à notre accomplissement, tels des papillons qui reçoivent des ailes pour voler dans le ciel (Paul appelle «justice» cet état de vie accomplie). Tant que nous n’avons pas vécu cette transformation, nous sommes dans le péché et dans la mort.
Dans le langage biblique, le péché, c’est «manquer la cible» ou bien «perdre son axe», sa colonne vertébrale.
Au fond, c’est refuser de devenir papillon. Et rester chenille.
En ce sens, le péché amène à la mort (ou à la «non-naissance»), non pas du corps, mais de l’être humain accompli. Lorsque l’humain reste dans le péché, il refuse de devenir ce qu’il était appelé à devenir. Mais lorsqu’il naît à la vie accomplie, ce qui était «juste» pour lui depuis toute éternité s’accomplit en lui.
Nés à cet accomplissement, il ne faut plus mélanger les deux états, il ne faut plus que, devenus papillons, nous rampions à nouveau comme des chenilles. Notre loi, notre logique, a changé. Et ce qui nous semblait impossible auparavant (aimer, être dans la joie, recevoir la paix du cœur, s’émerveiller) devient tout à coup parfaitement évident.
Les fruits de la sanctification, qui semblaient suspendus à des hauteurs inaccessibles auparavant, sont désormais à notre portée, offerts ici-bas comme des cadeaux qui descendent du ciel.