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Tes mains m’ont façonné, affermi ;74
À me voir, ceux qui te craignent se réjouissent,75
Seigneur, je le sais, tes décisions sont justes ;76
Que j’aie pour consolation ton amour77
Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai :78
Honte aux orgueilleux qui m’accablent de mensonges ;79
Qu’ils se tournent vers moi, ceux qui te craignent,80
Que j’aie par tes commandements le cœur intègre :
Commentaire
Maillon d’une chaîne
J’avoue être assez décontenancé par les dernières volontés de Jacob, notamment sa demande de ne pas être enterré en Egypte et de pouvoir retrouver post mortem la terre de Canaan.
Décontenancé sûrement en tant qu’Occidental du 21e siècle, pour qui le lieu de sépulture n’est pas une question si importante.
Pourtant aujourd’hui encore, de nombreux migrants, d’Afrique notamment, pourraient facilement s’identifier à une telle demande, car souvent ils partagent cette préoccupation de manière très intense.
Qu’y a-t-il derrière ces dernières volontés ?
Certainement pas l’idée que Dieu serait lié à un territoire ; Dieu se met en route et accompagne son peuple là où il se trouve. Jacob l'a appris et compris.
Le Dieu biblique est le Dieu de l’Histoire (universelle) et de l’histoire (de chacun). Voilà qui peut nous aider à comprendre Jacob. En voulant être enterré auprès de ses pères, il inscrit son existence dans cette histoire qui le précède. Jacob n’est pas seulement le père de Joseph et de ses frères ; il est d’abord le fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Il se considère et comprend sa vie comme un maillon de cette chaîne généalogique. Laquelle atteste de la promesse divine.
L’oubli de cette dimension risque de faire de nous des êtres humains sans racines, sans histoire, sans gratitude pour les générations qui nous ont précédés, sans responsabilité pour les générations à venir...