1
Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, *2
Pourquoi les païens diraient-ils :3
Notre Dieu, il est au ciel ;4
Leurs idoles : or et argent,5
Elles ont une bouche et ne parlent pas,6
des oreilles et n’entendent pas,7
Leurs mains ne peuvent toucher, †8
Qu’ils deviennent comme elles,9
Israël, mets ta foi dans le Seigneur :10
Famille d’Aaron, mets ta foi dans le Seigneur :11
Vous qui le craignez, ayez foi dans le Seigneur :12
Le Seigneur se souvient de nous : il bénira ! *13
il bénira tous ceux qui craignent le Seigneur,14
Que le Seigneur multiplie ses bienfaits15
Soyez bénis par le Seigneur16
Le ciel, c’est le ciel du Seigneur ;17
Les morts ne louent pas le Seigneur,18
Nous, les vivants, bénissons le Seigneur,
Commentaire
Moi, la Sagesse, je sais et je partage!
Dans les textes sumériens déjà, puis dans des écrits égyptiens, on trouve ce type de proclamation où la divinité se présente et prononce son discours du trône. Les sages de la cour de Jérusalem ont beaucoup repris et adapté des cultures voisines: images et concepts sont pareils mais la mise en contexte israélite doit passer par le vécu de l’Alliance et le message des prophètes.
Il ne faut donc pas s’étonner de trouver dans Esaïe (11, 2-5) une présentation semblable du roi messianique: «L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de conseil et d’intelligence, de sagesse et de force, de connaissance et de crainte de l’Eternel. Il jugera avec justice, fera doit aux humbles …».
On pourrait être choqué d’un langage si laudateur et d’un moi si enflé!
Mais si la Sagesse peut parler ainsi, c’est parce qu’elle se donne comme le témoin obéissant et loyal de l’événement premier entre Dieu et l’Univers – la Création – entre Dieu et son peuple – les délivrances et l’élection, l’Alliance.
À tous sans distinction – du moins à ceux qui veulent s’approcher – et pas seulement une élite ou un cercle de disciples, elle veut donner la vraie richesse, la possibilité de passer de l’essai au succès, de la recherche au discernement, du projet à la réalisation.
«Meilleur est mon fruit que l’or fin ou l’argent de choix» (v. 19): il n’est pas questions de discréditer les richesses matérielles mais d’établir une échelle de valeurs dans laquelle la sagesse et ses substituts (discipline, obéissance, conseil et connaissance) prennent le premier rang dans la vie du disciple.
Dans l’optique sapientiale, l’homme prospère n’a pas forcément du poids, mais l’homme «de poids» est forcément prospère.
À voir s’il peut le rester en usant de ses richesses de la juste manière dans un esprit de partage et d’offrande.