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2
Dieu, nous avons entendu dire, †Â
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3
Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, †Â
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4
Ce n’était pas leur épée qui possédait le pays, †Â
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5
Toi, Dieu, tu es mon roi, *Â
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6
avec toi, nous battions nos ennemis ;Â
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7
Ce n’est pas sur mon arme que je compte,Â
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8
Tu nous as donné de vaincre l’adversaire,Â
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9
Dieu était notre louange, tout le jour :Â
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10
Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,Â
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11
Tu nous fais plier devant l’adversaire,Â
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12
Tu nous traites en bétail de boucherie,Â
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13
Tu vends ton peuple à vil prix,Â
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14
Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,Â
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15
Tu fais de nous la fable des nations ;Â
Commentaire
C’est l’apaisement que Dieu envoie, et pas l’effroi !
On se dirait au début d’une célébration, au moment de la salutation et de l’invocation. Mais celle-ci est particulière, comme si elle s’adressait à un monde beaucoup plus vaste.
Jean s’adresse en effet aux sept Eglises d’Asie, le chiffre 7 signifiant la plénitude, un auditoire beaucoup plus large.
Ce texte pourrait être une célébration cosmique faisant pendant au culte exigé par l’empereur du monde romain… Mais le Christ est bien plus grand, bien plus puissant que le plus puissant empereur romain !
Jean célèbre un Seigneur qui réunit en lui le passé, le présent et l’avenir : celui qui est, qui était et qui vient. Vainqueur de la mort : qui nous aime et nous a délivrés de nos péchés. Prince glorieux, il fait de nous un royaume de prêtres.
Quel contraste avec la réalité ambiante ! Ce langage imagé est destiné à nous réveiller, à voir et comprendre l’indicible, le tout Autre, le sacré, la présence mystérieuse du Christ dans l’histoire.
Qu’allons-nous faire ?
Prédire et souhaiter la fin d’un monde corrompu ?
Baisser les bras en disant que c’était mieux avant, que le monde va à sa perte, et nous retirer dans des Eglises enfermées sur elles-mêmes ?
Ou commencer à chercher dans notre monde chamboulé les signes mystérieux de la présence du Christ ressuscité, et le célébrer ?
Dieu vient ! Dans toute la Bible, les théophanies sont données pour déclencher une adhésion, une décision, un changement dans l’histoire.
Quelle est donc cette vision finale ?
Si on parle d’apocalypse de nos jours, on induit dans l’imagerie populaire surtout une idée de panique, de désolation, de destruction (même ici, le deuil est mentionné au v. 7). Mais immédiatement, cette vision nous offre un Christ qui rassure, même tout-puissant: « Voici, il vient », « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le début et la fin. »