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Si j’avais dit : « Je vais parler comme eux »,Â
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16
Longtemps, j’ai cherché à savoir,Â
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Mais quand j’entrai dans la demeure de Dieu,Â
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Vraiment, tu les as mis sur la pente :Â
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19
Comment vont-ils soudain au désastre,Â
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À ton réveil, Seigneur, tu chasses leur image,Â
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21
Oui, mon cÅ“ur s’aigrissait,Â
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Moi, stupide, comme une bête,Â
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Moi, je suis toujours avec toi,Â
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Tu me conduis selon tes desseins ;Â
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Qui donc est pour moi dans le cielÂ
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Ma chair et mon cÅ“ur sont usés :Â
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Qui s’éloigne de toi périra :Â
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28
Pour moi, il est bon d’être proche de Dieu ;Â
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Commentaire
Notre père, ce n'est pas Abraham, mais toi, Seigneur !
Cette relation décomplexée avec Dieu nous désarçonne …
Avant d'élever sa prière en faveur du peuple, Esaïe convoque Dieu et lui met un rétroviseur devant la face. " Regarde comme tu as marché avec nous ! Depuis Abraham et Jacob, puis avec Moïse jusqu'en Terre promise " ! Le prophète évoque les épisodes les plus significatifs de la grande geste de l'Exode et comment le bras de Dieu a été puissant, se révélant d'un grand secours dans la marche des Israélites vers le " pays où coulent le lait et le miel ".
Mais aujourd'hui, il s'est commis des laideurs sur cette terre à laquelle ce peuple s'est attaché. A la place de miel, c'est le fiel de l'humiliation qu'ils boivent.
" Se souvenir " est un terme particulièrement important dans le langage biblique. Comme si Dieu pouvait oublier tout ce qu'il a fait pour nous, il convient, sans complexe, quelquefois de le lui rappeler - c'est une manière de nous rappeler, nous ! Car " Abraham ne nous connaît pas, et Jacob ignore qui nous sommes ; c'est toi, Seigneur, qui es notre père, et de toute éternité tu es notre sauveur " (v. 16).
Même amis de Dieu, nos ancêtres ne sont pas des sauveurs.
Quelle formidable confession de foi !
Mais il en va de notre équilibre spirituel, puissions-nous avoir cette audace de parole et cette confiance de cœur en Dieu.