2
Seigneur mon Dieu, tu
es mon refuge !
On me poursuit : sauve-m
oi, délivre-moi !
3
Sinon ils vont m’égorg
er, tous ces fauves,
me déchirer, sans que pers
onne me délivre.
4
Seigneur mon Dieu, si j’
ai fait cela,
si j’ai vraiment un cr
ime sur les mains,
5
si j’ai causé du t
ort à mon allié
en épargn
ant son adversaire,
6
que l’ennemi me poursu
ive, qu’il m’atteigne *
(qu’il foule au sol ma vie)
et livre ma gl
oire à la poussière.
~
7
Dans ta colère, Seigne
ur, lève-toi, †
domine mes advers
aires en furie,
réveille-toi pour me défendre et prononc
er ta sentence.
8
Une assemblée de pe
uples t’environne : †
reprends ta pl
ace au-dessus d’elle,
9
Seigneur qui arb
itres les nations.
Juge-moi, Seigne
ur, sur ma justice :
mon innocence p
arle pour moi.
10
Mets fin à la r
age des impies,
afferm
is le juste,
toi qui scrutes les cœ
urs et les reins,
Die
u, le juste.
Commentaire
Lever le voile
La ville dont il est question ici n’est pas Jérusalem mais Babylone, conquise par les Perses, qualifiés ici de ‘peuple puissant’ mais aussi de ‘rempart du faible’. L’un de ses rois, Cyrus, a été l’instrument de la libération d’Israël.
Ici les mots dépassent infiniment les circonstances historiques du moment: le prophète voit bien au-delà.
Dieu reste le maître de l’Histoire et toutes les tyrannies à venir subiront le même sort. Là non plus, le Seigneur ne les renversera pas du haut de son ciel. Il «fera disparaître le voile tendu sur tous les peuples» (v. 7), le voile qui empêche de voir et de comprendre ce qui se passe, qui masque la réalité des choses.
La promesse, ici, c’est que l’Esprit de Dieu est capable de lever pour nous le voile qui empêche de voir et de comprendre – et donc d’agir contre toute tyrannie, qu’elle soit politique, économique ou sociale. Alors c’est avec ceux qui ne se seront pas laissés abuser par «la fanfare des tyrans» (v. 5) que la vie sur terre pourra redevenir «un festin pour tous les peuples» (v. 6), et pas seulement pour certains.