Â
2
À pleine voix, je cr
ie vers le Seigneur !
Â
À pleine voix, je suppl
ie le Seigneur !
Â
3
Je répands devant lu
i ma plainte,
Â
devant lui, je d
is ma détresse.
Â
4
Lorsque le so
uffle me manque,
Â
   toi, tu s
ais mon chemin. *
Â
Sur le senti
er où j’avance,
Â
   un pi
ège m’est tendu.
Â
5
Regarde à mes côt
és, et vois :
Â
   pers
onne qui me connaisse ! *
Â
Pour moi, il n’est pl
us de refuge :
Â
   personne qui p
ense à moi !
Â
6
   J’ai crié vers t
oi, Seigneur ! *
Â
J’ai dit : « Tu
es mon abri,
Â
   ma part, sur la t
erre des vivants. »
Â
7
Sois attent
if à mes appels :
Â
   je suis rédu
it à rien ; *
Â
délivre-moi de ce
ux qui me poursuivent :
Â
   ils sont plus f
orts que moi.
Â
8
Tire-moi de la pris
on où je suis,
Â
   que je rende gr
âce à ton nom. *
Â
Autour de moi, les j
ustes feront cercle
Â
   pour le bi
en que tu m’as fait.
Commentaire
Dieu : prévenu, a minima, de non assistance à personne en danger
Job se scandalise de devenir la cible des moqueries et des malveillances de gens si méprisables qu’il ne les aurait pas même commis à l’entretien des chiens gardiens de ses troupeaux (30,1). « Tu t’es changé en bourreau pour moi ! » gémit-il (v. 21).
Dans une méditation proche de la complainte, Job décrit les symptômes de sa désintégration physique – donc de la déchéance morale, dont on croyait, aux temps bibliques, que les troubles dermatologiques étaient le stigmate et la punition – et son exclusion de la société.
Le sens du v. 24 reste certain, mais on pourrait y lire une double protestation de Job :
« Moi, je tiens mon rôle de miséreux en criant vers toi … Et toi, pourquoi ne pratiques-tu pas l’assistance à personne en danger ? ». Il ne manque pas de rappeler aussi que lui, Job, a manifesté autrefois de l’empathie envers ceux que la vie malmène. Il pouvait espérer que ce bien lui fût rendu en temps opportun et au lieu de la lumière, les ténèbres … Argumentant de la sorte, il se place en « plus juste que Dieu » : c’est une subtile tentation !
Pourtant, le thème de cette « injustice » de Dieu résonne dans nombre de psaumes, parce qu’il est la question que tout le monde est appelé à se poser vu l’incohérence du monde, l’épreuve spirituelle qui prépare à la découverte de ce que Dieu est vraiment. Ayons le courage de cheminer avec cette question vertigineuse pour compagne, même si nous avons la foi grande comme une cathédrale.