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Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,13
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :14
Du lieu qu’il habite, il observe15
lui qui forme le cœur de chacun,16
Le salut d’un roi n’est pas dans son armée,17
Illusion que des chevaux pour la victoire :18
Dieu veille sur ceux qui le craignent,19
pour les délivrer de la mort,20
Nous attendons notre vie du Seigneur :21
La joie de notre cœur vient de lui,22
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
Commentaire
Garder le cap…
Ni angélisme ni mièvrerie dans l’évocation du combat que Paul mène pour garder en ligne ses lecteurs. C’est rude, c’est redoutable parfois.
C’est aussi à la hauteur de l’enjeu: «richesse, plénitude, intelligence, connaissance, trésors de sagesse». Des mots forts qui commencent à identifier les «beaux discours» susceptibles de dévoyer la communauté naissante de Colosses.
En même temps, ces mots tentent de dire la merveille, la force d’une vraie communion chrétienne, seule capable d’entourer, d’accompagner les croyants dans les aléas de leur vie. Seule à même de fortifier leur cœur, pas tant celui qui bat que le centre de leur être.
Mais ambivalence, insuffisance des mots pour évoquer l’ineffable…
D’où le risque d’errance!
D’où aussi la vigueur de Paul, absent pour ses lecteurs, mais si puissamment présent et proche par sa lettre, par son esprit, par sa prière, par ses encouragements.
Le Christ vivant, souffrant, resurgissant, le crucifié-ressuscité comme antidote aux beaux parleurs, comme critère solide de discernement pour tenir le cap dans les tempêtes de l’existence.
Savons-nous encore cela aujourd’hui, pouvons-nous le faire nôtre et en partager la conviction au milieu de tant de discours lénifiants, déresponsabilisants, spiritualisants, aplatissants?