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12
Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?Â
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13
Son âme habitera le bonheur,Â
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14
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;Â
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15
J’ai les yeux tournés vers le Seigneur :Â
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16
Regarde, et prends pitié de moi,Â
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17
L’angoisse grandit dans mon cÅ“ur :Â
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18
Vois ma misère et ma peine,Â
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19
Vois mes ennemis si nombreux,Â
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20
Garde mon âme, délivre-moi ;Â
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21
Droiture et perfection veillent sur moi,Â
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22
Libère Israël, ô mon Dieu,Â
Commentaire
L’Exode, c’est demain !
Ne vous souvenez plus !
Quelle drôle d’injonction, si étrangère à la pensée biblique qui vit pourtant de la mémoire ! Ici, le prophète ne craint pas de remettre en question une valeur sûre. Car si « se souvenir » revient à renoncer à espérer, alors rien ne va plus. La mémoire des événements par lesquels Dieu s’est révélé autrefois, n’a plus de sens si elle verrouille ceux-ci dans des « histoires d’autrefois ».
La mémoire de la libération doit au contraire permettre de discerner les signes de la libération à vivre maintenant.
Mais comment « reconnaître le neuf qui déjà bourgeonne » dans une situation où toute issue semble condamnée ? Justement, en refusant de se laisser obnubiler par les soi-disant splendeurs du passé !
Grâce à l’arrivée de Cyrus, tellement inespérée qu’elle n’a provoqué presque aucune opposition, le peuple déporté a pu retourner chez lui et être à nouveau rassemblé.
Le prophète voit dans ces événements la preuve que l’Exode n’est pas seulement un « fait d’autrefois », mais une promesse… Non, les optimistes n’ont pas toujours tort !
« Faites ceci en mémoire de moi. » Nous prononçons ces mots chaque fois que nous partageons la cène. Non pas pour nous tourner vers un événement survenu il y a deux mille ans, mais pour vivre aujourd’hui sa présence donnée, comme « du neuf qui déjà bourgeonne ».