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Sans le Seigneur qui était pour nous,2
sans le Seigneur qui était pour nous3
alors ils nous avalaient tout vivants,4
Alors le flot passait sur nous,5
alors nous étions submergés6
Béni soit le Seigneur *7
Comme un oiseau, nous avons échappé8
Notre secours est le nom du Seigneur *
Commentaire
Le choc d’une vocation
L’époque où la scène se déroule est riche en évènements internationaux. L’expansion de l’empire assyrien constitue une réelle menace pour Israël, royaume du Nord et Juda, royaume du Sud. Ce climat de déstabilisation incite à chercher toutes sortes d’alliances politiques et économiques douteuses, au point que Dieu passe au second plan.
L’appel adressé à Esaïe vient remettre les pendules à l’heure. Dieu seul est roi, Dieu seul tient en mains le destin du peuple qu’il a appelé. Il tient à garder le monopole du salut qu’il offre. Celui-ci ne viendra pas d’ailleurs. Ne pas tenir compte de cette réalité expose le peuple aux pires déconvenues.
Esaïe lui-même, à la fois fervemment ancré en Dieu et pleinement humain et solidaire de ses contemporains, a besoin, pour vivre son ministère prophétique dans l’unique dépendance de Dieu, d’être purifié dans ses paroles et intentions. Cette purification des lèvres a pour but de rendre la parole du voyant authentique : qu’elle soit uniquement et totalement la Parole de Dieu. Par l’expérience spirituelle intense vécue dans le temple, il devient un héraut de Dieu, même si son ministère n’aura que peu d’impact sur ses contemporains. Ecouter sans comprendre, les oreilles appesanties, les yeux collés … : il parle autant de lui que du peuple vers lequel il est envoyé.
Mais le souffle de Dieu est là, avec quelle puissance, et le prophète se déclare prêt à aller vers le peuple avec la force qu’il a, doublée de celle qu’il reçoit.