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De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,3
pour toi, j’exulterai, je danserai,4
Mes ennemis ont battu en retraite,5
Tu as plaidé mon droit et ma cause,6
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,7
L’ennemi est achevé, ruiné pour toujours,8
Mais il siège, le Seigneur, à jamais :9
il juge le monde avec justice10
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,11
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
Commentaire
Une Eglise très humaine et une Parole pleine de vie
Certains aiment se représenter l’Eglise comme une vénérable institution établie de tout temps pour gérer les biens sacrés. Or la voici qui se déploie à travers des personnes très concrètes dont les noms doivent absolument être mentionnés. L’apôtre Paul n’est pas un voyageur solitaire, il s’est adjoint des hommes et des femmes qui non seulement l’accompagnent dans ses voyages, mais qui assument leur propre part de responsabilité dans la construction de la communauté des croyants. Ils prennent les devants, s’attendent, se retrouvent. Ils se parlent, s’encouragent, se donnent rendez-vous. Quand ils sont séparés, ils pensent les uns aux autres et se soutiennent par la prière.
Le livre des Actes a moins pour objet «les apôtres» que l’expansion de la Parole.
Ici, Paul en est le porteur privilégié. Comme Jésus, il monte à Jérusalem, sachant qu’il va au-devant de la mort (mais celle-ci ne sera pas racontée dans les Actes).
La longueur de la prédication de Paul renvoie au fait que Paul «n’a rien négligé de ce qui pouvait être utile aux croyants» (v. 20). Ce temps de l’adieu de Paul devrait être celui de la vigilance et non du sommeil – qui terrasse Eutychès, comme autrefois les disciples dans le jardin des Oliviers.
Or, au moment où il se dirige vers la mort, Paul, le témoin, est décrit comme le porteur et l’intermédiaire de la vie. Dans les bras de Paul, l’infortuné jeune homme est rendu à la communauté des vivants. Tel est le sens de ce récit de miracle.