2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Jésus prie au Mont des Oliviers
Quelque chose de pas normal
La sueur de Jésus a la couleur du sang.
Nous le savons d'expérience, un simple mouvement de honte ou de colère fait déjà monter le sang au visage. L'angoisse qui saisit Jésus n'est pas la réaction normale et élémentaire d'une volonté de vivre devant la mort imminente. Son cœur est en proie à des convulsions et près de se rompre et de se fendre.
Pourquoi Jésus a-t-il donc éprouvé une telle peur devant son supplice alors que l'histoire nous offre tant d'exemples de morts calmes et courageuses? Les anciens théologiens comprennent bien ce qui se passe ici: Jésus sue pour guérir la maladie d'Adam, il descend littéralement aux enfers.
La volonté de Dieu pour lui, à ce moment décisif de sa carrière, c'est cette mort terrible, tout ensemble manifestation totale et châtiment complet du péché de l'humanité.
Jésus mène un combat plus grand que le combat contre les tentations auxquelles l'être humain est normalement exposé.
Cette sueur de Jésus liquéfie et dissout toutes nos conceptions mièvres d'un Dieu dont le métier est de pardonner. Jésus est en train de «liquider», dans sa personne, la cause perdue de l'humanité.
«Nous voici comme au sanctuaire de l'Evangile, nous sommes entrés dans le Saint des Saints. C'est ici qu'il convient de mettre un sceau à nos lèvres, d'imposer silence à notre imagination, de fermer les yeux et d'adorer… » (Wilfred Monod).