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2
Seigneur, entends ma prière :Â
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3
Ne me cache pas ton visageÂ
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4
Mes jours s’en vont en fumée,Â
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5
mon cÅ“ur se dessèche comme l’herbe fauchée,Â
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6
à force de crier ma plainte,Â
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7
Je ressemble au corbeau du désert,Â
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8
je veille la nuit,Â
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9
Le jour, mes ennemis m’outragent ;Â
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10
La cendre est le pain que je mange,Â
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11
Dans ton indignation, dans ta colère,Â
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12
l’ombre gagne sur mes jours,Â
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13
Mais toi, Seigneur, tu es là pour toujours ;Â
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14
Toi, tu montreras ta tendresse pour Sion ;Â
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15
Tes serviteurs ont pitié de ses ruines,Â
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16
Les nations craindront le nom du Seigneur,Â
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17
quand le Seigneur rebâtira Sion,Â
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18
il se tournera vers la prière du spolié,Â
Commentaire
L’amertume d’une eau disqualifiée.
Mara est un nom géographique, lieu maudit de déception pour le voyageur.
Non potable, une eau amère, pleine de salpêtre ou de souffre, ne permet ni d’abreuver les animaux ni de donner à boire aux hommes. Les tribus du désert parcourent des territoires où les puits sont connus de tous, sauf ceux parfois cachés par des arpenteurs de type nabatéen.
Les points d’eau sont définis par leur qualité comme au verset 23: «ils atteignirent Amère, et ils ne purent boire l’eau de l’Amère car elle était amère, c’est pourquoi on appelle l’endroit «Amer».
L’arrivée à l’oasis dans le désert de Shur, est donc catastrophique pour Israël qui ne s’attendait pas à connaître l’amertume de cette source qui n’a d’égale que celle de l’exode.
C’est pourquoi, sur ordre de Dieu, posture de sorcier, geste de sourcier, Moïse jette un bois dans l’eau qui, de saumâtre, devient douce. Le miracle n’est pas celui du bâton, ni de l’eau, mais celui d’un surcroît de confiance devant l’imprévu.
Le découragement ne peut s’installer. Israël ne survivra que par un Autre. Tous doivent comprendre ce catéchisme de base.
En ce lieu, un statut constitutif est fixé pour le peuple et des droits sont aménagés avec Dieu.
A la prochaine étape, il y aura douze puits et septante palmiers: l’abondance du lendemain qui chante.
Ces chiffres composent un langage des nombres difficile à interpréter, trois fois quatre ou dix fois sept signifient un état de perfection divine et d’organisation naturelle.