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Criez de joie pour Dieu, notre force,3
Jouez, musiques, frappez le tambourin,4
Sonnez du cor pour le mois nouveau,5
C’est là, pour Israël, une règle,6
Il en fit, pour Joseph, une loi7
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;8
« Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé ; †9
« Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ;10
Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux,11
« C’est moi, le Seigneur ton Dieu, †12
« Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix,13
Je l’ai livré à son cœur endurci :14
« Ah ! Si mon peuple m’écoutait,15
Aussitôt j’humilierais ses ennemis,16
« Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ;17
Je le nourrirais de la fleur du froment,
Commentaire
Quelle bien mauvaise affaire! …
On est dans une ambiance de procès, celui que mène Dieu contre son peuple en réquisitionnant tous les gens sensés de la terre pour mener l’enquête exhaustive, d’Ouest en Est – c'est-à-dire en remontant au lever du soleil, à la source de la vérité – et produire des témoignages à charge contre Israël.
Deux instances sont convoquées à la barre: d’une part la raison, faite d’observation du réel, d’évaluation, d’engrangement des résultats, de sens commun et d’instrumentation logique pour les comparer; d’autre part le respect de l’Alliance, fait de mémoire de l’histoire du peuple et des délivrances accordées, de gratitude et d’adoration exclusive du seul Dieu qui soit au ciel, sur la terre, sous la terre et partout.
Du simple point de vue anthropologique, est-il pensable qu’une nation change ses dieux, de sa propre volonté et si légèrement, donc renonce à ce qui fonde, au plus profond, son identité culturelle? Du point de vue théologique ensuite, quel scandale de considérer Dieu comme un objet, une monnaie: «Il avait l’honneur de m’avoir comme Dieu mais il m’a échangé contre des dieux incapables». Si c’est un commerce, il ne remplit pas sa mission d’enrichir, il est à perte – «une citerne crevassée»!
Enfin – jamais deux sans trois – le résultat est un spectacle offert à tous: les déportations qui ont commencé et se succèdent comme des écrémages successifs des ressources humaines et matérielles d’Israël. Inutile d’envoyer des diplomates du Sud (l’Egypte) au Nord (Babylone) pour solliciter in extremis – mais en vain – un secours devenu aussi nécessaire que l’eau du Nil ou de l’Euphrate l’est pour ses riverains.
La punition de cette trahison ne vient pas d’une instance externe: c’est ta situation actuelle qui est le prix de ta faute! Avec toutefois la note d’espoir et d’amour que Dieu lui confère: «Ainsi tu te rendras compte combien il est amer d’abandonner le Seigneur ton Dieu».