Â
17
Pour moi, je cr
ie vers Dieu ;
Â
   le Seigne
ur me sauvera. *
Â
18
Le soir et le mat
in et à midi,
Â
   je me pl
ains, je suis inquiet.
Â
Et Dieu a entend
u ma voix,
Â
19
   il m’app
orte la paix. *
Â
Il me délivre dans le comb
at que je menais ;
Â
   ils étaient une fo
ule autour de moi.
Â
20
Que Dieu ent
ende et qu’il réponde,
Â
   lui qui r
ègne dès l’origine, *
Â
à ceux-là qui ne ch
angent pas,
Â
   et ne cr
aignent pas Dieu.
Â
21
Un traître a porté la m
ain sur ses amis,
Â
   profan
é son alliance : â€
Â
22
il montre un vis
age séduisant,
Â
   mais son cœ
ur fait la guerre ; *
Â
sa parole est plus su
ave qu’un parfum,
Â
   mais elle
est un poignard.
Â
23
Décharge ton fardea
u sur le Seigneur :
Â
   il prendra s
oin de toi. *
Â
Jam
ais il ne permettra
Â
   que le j
uste s’écroule.
Â
24
Et toi, Dieu, tu les précipites au f
ond de la tombe, â€
Â
   ces hommes qui t
uent et qui mentent. *
Â
Ils s’en iront dans la f
orce de l’âge ;
Â
   moi, je m’appu
ie sur toi !
Commentaire
Le salaire de l’ardeur
Saisissant enchaînement dans cette lettre pleine de vigueur ! Après les exhortations, voilà que Paul se prend en exemple et défend un ministère sans doute mis à mal par certains.
Il y a ici toute la véhémence d’un apôtre échauffé par des personnages critiques restés anonymes...
Pour sa défense, l’apôtre peut s’appuyer sur la conviction qu’il a énoncée au chapitre précédent à destination des « forts » dans la foi : à savoir que l’Evangile déborde absolument les droits et les devoirs et oriente radicalement vers une gratuité, un au-delà des motifs – qu’ils soient légalistes ou comptables.
C’est ainsi qu’il affirme, dans son apologie, qu’aucune cause extérieure ne motive son action missionnaire – tout comme aucune prescription morale ne valait en tant que telle face aux pratiques idolâtres. Car sa foi et son action missionnaire reposent entièrement sur la liberté de l’Evangile qu’il a intériorisée et qui le justifie devant Dieu.
« Ne recevoir aucun salaire, voilà mon salaire ! » nous dit Paul.
À sa façon, il peut nous amener à valoriser, dans l’Eglise, la nature profondément anti-marchande de ce qui s’y partage, signe de contradiction au milieu d’une société où, au contraire, tout s’achète et tout se vend.