13
C’est toi qui as cré
é mes reins,
qui m’as tissé dans le s
ein de ma mère.
14
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonn
ant que je suis : *
étonnantes sont tes œuvres
toute mon
âme le sait.
15
Mes os n’étaient pas cach
és pour toi *
quand j’étais façonné dans le secret,
modelé aux entr
ailles de la terre.
16
J’étais encore inachev
é, tu me voyais ; *
sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits,
recensés avant qu’un se
ul ne soit !
~
17
Que tes pensées sont pour m
oi difficiles,
Dieu, que leur s
omme est imposante !
18
Je les compte : plus nombre
uses que le sable !
Je m’éveille : je suis enc
ore avec toi.
23
Scrute-moi, mon Dieu, tu saur
as ma pensée ;
éprouve-moi, tu connaîtr
as mon cœur.
24
Vois si je prends le chem
in des idoles,
et conduis-moi sur le chem
in d’éternité.
Commentaire
En ces temps d'épidémie, en l'absence de cultes publics, l'équipe d'Un temps pour prier propose un commentaire d'un des textes du dimanche préparé par le pasteur de la paroisse de Vaulion-Romainmôtier, qui suit le même lectionnaire.
Avec la montée de Jésus à Jérusalem se dessine un chemin de contrastes, un chemin sinueux comme le sont nos chemins de vie, un chemin qui part de la banlieue en marge porteuse de fruits, Bethphagé la maison des figues, pour arriver au coeur de la capitale, Jérusalem et sa paix qui s’avérera destruction. Un chemin loin des évidences, loin des apparences.
Contraste: celui qui est Dieu devant nous a besoin de nous. « Le Seigneur en a besoin », et me voilà appelé à donner de ce que j’ai pour porter sa présence, sa lumière, ses bienfaits au monde.
Contraste: celui qui est Dieu devant nous attend de notre part service et obéissance, non dans un geste servile et décérébré, mais dans une allégeance volontaire et éclairée; non par une autorité qui impose mais par une autorité qui est reconnue.
Contraste: celui qui est Dieu devant nous devra à son tour obéir à d’autres qui le dénonceront, refuseront de le comprendre et finiront par l’emprisonner, le torturer et le mettre à mort.
Contraste: celui qui est Dieu devant nous, monté comme le roi humble du prophète non sur un glorieux cheval mais sur un simple ânon, sera monté ensuite sur la croix dressée, son mouvement désormais fixé au bois.
Contraste: les vêtements déposés devant lui, sous ses pas, comme mon identité dont j’accepte de me dépouiller pour me retrouver autrement sous son regard; et lui dont les vêtements seront arrachés et sa fragilité exposée pour mieux être anéantie.
Contraste: les cris de gloire « Hosanna! Béni! » qui feront place aux « Crucifie! A mort! » Contrastes. Pour dire qui est cet homme. Et qui nous sommes face à lui. Pour dire qu’il sera dépouillé de cela même dont nous l’avons affublé: nos idées, nos désirs, nos fantasmes, nos idéaux. Et qu’il est tout à la fois porté aux nues par nos acclamations de gloire et porté en croix par nos trahisons, nos peurs et nos violences.
Pour dire enfin qu’il nous demande confiance et obéissance et qu’il a besoin de nous, qu’il ne saurait être Bonne Nouvelle sans des femmes et des hommes qui vivent et font vivre cette Bonne Nouvelle.
Alors que s’ouvre la Semaine Sainte, nous entrons avec le Christ glorieux par la porte de Jérusalem et nous en sortirons sur le chemin de croix. Cet itinéraire spirituel récapitule notre expérience de vie et ses différents lieux de passages, de Pâques.
Aux Rameaux, nous pouvons répondre pour nous à la question « Qui est cet homme? ». Il est roi et humble, il est glorieux et en croix, il a autorité et il a besoin, il accueille nos identités dépouillées de tous leurs atours illusoires et il est exposé dans sa plus grand fragilité, il est devant nous et il est avec nous, il est ce prophète humain, Jésus de Nazareth en Galilée.
ll faudra atteindre Pâques pour découvrir qu’il est aussi Christ, Fils bien aimé de Dieu. Avec la Résurrection, tous ces contrastes prendront alors un sens particulier: ils nous dévoileront le visage de Dieu pour l’humain. Un visage tout en nuances, qui toujours échappe à nos enfermements, peut-être pour mieux nous rejoindre dans nos propres paradoxes.
Un Dieu qui accueille jusqu’à la folie humaine pour la transformer de l’intérieur, comme il nous appelle à le faire.
Un Dieu qui sait montrer le chemin quand nous avons besoin de guide.
Un Dieu qui se fait dépouiller avec celles et ceux qui sont dépouillés.
Un Dieu que l’on acclame les jours de joie et qui prend aussi sur lui nos « Qu’il se sauve lui-même et nous avec lui » aux jours de souffrance.
Un Dieu qui est puissant et qui a besoin de nous pour vivre dans les coeurs humains.
Un Dieu qui se dévoile et se cache tout à la fois dans cet homme-là, ce Jésus de Nazareth, en Galilée…