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Tu me libères des querelles du peuple,Â
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au premier mot, ils m’obéissent.Â
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ces fils d’étrangers capitulent :Â
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Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !Â
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ce Dieu qui m’accorde la revanche,Â
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Tu me délivres de tous mes ennemis, †Â
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Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,Â
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Il donne à son roi de grandes victoires, *Â
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Commentaire
Non, pas à nous, mais à Dieu seul donnez gloire !
La population de Lystre offrait au message évangélique un public d’un genre nouveau : point de synagogue, pas de diaspora juive avec ses sympathisants en voie de devenir prosélytes, pas même de païens cultivés suffisamment ouverts pour accueillir une doctrine nouvelle. Lystre est une bourgade de province arriérée, attachée à de vieilles traditions païennes locales.
La guérison qui survient, manifestant avec éclat la puissance du nom de Jésus, frappa l’imagination des Lystréens, mais sans leur ouvrir l’esprit. Ils célèbrent alors la gloire, non point de Jésus mais de Zeus et d’Hermès. Si bien que ces deux étrangers venus les visiter, c’étaient pour eux Zeus, le dieu patron, impassible, immuable, muet et Hermès l’inférieur, le porte-parole, l’interprète, si éloquent qu’ils ont pu le confondre avec Paul.
Ils se remémoraient la légende de Philémon et Baucis, deux pauvres paysans qui, pour avoir accueilli avec ferveur Zeus et Hermès ayant pris forme humaine, furent guéris de maux invalidants, alors que la ville se trouva punie de son mépris pour les envoyés divins.
Aussi brillant fut le prodige de la guérison de l’infirme, aussi total fut le malentendu que les apôtres durent dissiper en manifestant un spectaculaire rite de deuil à l’appui d’une catéchèse faite dans l’urgence.
Se tourner vers le Dieu vivant en abandonnant nos idoles inutiles, ne serait-ce pas le chemin pour être libérés du poids de la mainmise du matériel sur le spirituel ?
Dans tous les cas, je réalise que les manifestations extraordinaires réalisées par les apôtres ne prouvent rien… même si cela peut aider ! Et je découvre, à Lystre en particulier, des croyants un peu « délirants ». Ils sont cependant invités à reconnaître en Dieu celui qui fait le bien : les pluies et les récoltes en leurs saisons, la nourriture et la joie au cœur.