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Pourquoi te glorifier du mal,4
De ta langue affilée comme un rasoir,5
Tu aimes le mal plus que le bien,6
tu aimes les paroles qui tuent,7
Mais Dieu va te ruiner pour toujours,8
Les justes verront, ils craindront,9
« Le voilà donc cet homme10
Pour moi, comme un bel olivier11
Sans fin, je veux te rendre grâce,
Commentaire
Promesse et alliance
Oui, la descendance sera innombrable, « comme les étoiles dans le ciel ». Le récit se construit postérieurement aux faits, pour donner l’espoir au peuple d’Israël. Il est vrai, l’héritier d’Abram ne pouvait sortir de Damas, d’un autre patrimoine, d’autres entrailles, d’une autre spiritualité.
Sous forme de dialogue entre Dieu et le patriarche, le texte vise d’autres situations, l’une déjà vécue : l’exil à Babylone, l’autre contemporaine de l’écriture : la domination gréco-romaine. Le lecteur s’interroge sur l’appel anachronique d’Our en Chaldée et sur l’extraction d’une identité nouvelle hors du terreau mésopotamien …
Passant des événements locaux à un discernement global, le récit remémore – avant que ces événements aient eu lieu ! – la destruction du temple en 70, la dispersion en diaspora, les ghettos moyenâgeux, les pogroms nord-africains et européens, la solution finale d’Auschwitz, la décision onusienne de 1948, le retour des juifs en Israël, l’avènement coopératif et démocratique, économique de ce vert pays. Il attend la nécessaire paix des braves au Moyen-Orient. Heureusement, l’initiative de l’alliance n’appartient qu’à Dieu seul.
Dans l’obscurité, sans que les rapaces ne s’emparent de quoi que ce soit, Dieu passe au milieu du sacrifice rituel, tel un récipient brûlant, insaisissable, image aveuglante d’une boule de feu.
La promesse est une alliance : « C’est à ta descendance que je donne ce pays, du fleuve d’Egypte au grand fleuve, le fleuve Euphrate. »