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3
Pourquoi te glorifi
er du mal,
Â
   t
oi, l’homme fort ? *
Â
Chaque jour, Die
u est fidèle.
Â
4
De ta langue affil
ée comme un rasoir,
Â
   tu prép
ares le crime, *
Â
fo
urbe que tu es !
Â
5
Tu aimes le m
al plus que le bien,
Â
   et plus que la vérit
é, le mensonge ; *
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6
tu aimes les par
oles qui tuent,
Â
   l
angue perverse.
Â
7
Mais Dieu va te ruin
er pour toujours,
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   t’écraser, t’arrach
er de ta demeure, *
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t’extirper de la t
erre des vivants.
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8
Les justes verr
ont, ils craindront,
Â
   ils rir
ont de toi : â€
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9
« Le voilà d
onc cet homme
Â
   qui n’a pas mis sa f
orce en Dieu ! *
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Il comptait sur ses gr
andes richesses,
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   il se faisait f
ort de son crime ! »
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10
Pour moi, comme un b
el olivier
Â
   dans la mais
on de Dieu, *
Â
je compte sur la fidélit
é de mon Dieu,
Â
   sans f
in, à jamais !
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11
Sans fin, je veux te r
endre grâce,
Â
   c
ar tu as agi. *
Â
J’espère en ton nom dev
ant ceux qui t’aiment :
Â
   ou
i, il est bon !
Commentaire
Promesse et alliance
Oui, la descendance sera innombrable, « comme les étoiles dans le ciel ». Le récit se construit postérieurement aux faits, pour donner l’espoir au peuple d’Israël. Il est vrai, l’héritier d’Abram ne pouvait sortir de Damas, d’un autre patrimoine, d’autres entrailles, d’une autre spiritualité.
Sous forme de dialogue entre Dieu et le patriarche, le texte vise d’autres situations, l’une déjà vécue : l’exil à Babylone, l’autre contemporaine de l’écriture : la domination gréco-romaine. Le lecteur s’interroge sur l’appel anachronique d’Our en Chaldée et sur l’extraction d’une identité nouvelle hors du terreau mésopotamien …
Passant des événements locaux à un discernement global, le récit remémore – avant que ces événements aient eu lieu ! – la destruction du temple en 70, la dispersion en diaspora, les ghettos moyenâgeux, les pogroms nord-africains et européens, la solution finale d’Auschwitz, la décision onusienne de 1948, le retour des juifs en Israël, l’avènement coopératif et démocratique, économique de ce vert pays. Il attend la nécessaire paix des braves au Moyen-Orient. Heureusement, l’initiative de l’alliance n’appartient qu’à Dieu seul.
Dans l’obscurité, sans que les rapaces ne s’emparent de quoi que ce soit, Dieu passe au milieu du sacrifice rituel, tel un récipient brûlant, insaisissable, image aveuglante d’une boule de feu.
La promesse est une alliance : « C’est à ta descendance que je donne ce pays, du fleuve d’Egypte au grand fleuve, le fleuve Euphrate. »