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1
Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, *Â
2
vers toi, mon Dieu.Â
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3
Pour qui espère en toi, pas de honte,Â
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4
Seigneur, enseigne-moi tes voies,Â
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5
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,Â
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6
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,Â
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7
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;Â
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8
Il est droit, il est bon, le Seigneur,Â
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9
Sa justice dirige les humbles,Â
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10
Les voies du Seigneur sont amour et véritéÂ
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11
À cause de ton nom, Seigneur,Â
Commentaire
Jugement
Rien n’est plus flou que la notion de jugement. Celle de jugement de Dieu. En effet, les trois visions décrites par Amos nous font accéder à cette difficulté de comprendre Dieu comme juge. Au début, les repères sont simples. Ils sont pensés avec nos critères, dans notre langage du monde, selon nos normes. Dieu façonne des criquets destinés à dévorer toute l’herbe du pays. Les criquets, nous connaissons. Ce sont de petites bêtes terrestres, que nous avons sinon déjà vues de nos yeux, du moins observées en dessin ou sur un écran. Le jugement est facile. Le pays coupable est puni par une nuée dévoreuse de criquets. Cause et effet sont logiques.
Ensuite vient le feu. Dieu proclame le jugement par le feu. Le pays infidèle est anéanti par les flammes. Là aussi, les éléments en question nous sont familiers. Le feu, nous le maîtrisons, nous en connaissons les dangers et les forces.
Jusqu’à cette deuxième vision, le jugement est de l’ordre du monde. Il fait appel à des notions terrestres – criquets, feu. Il met en scène des éléments de notre monde, de notre terre. En revanche dans la troisième vision, tout change. C’est le jugement divin. Dieu ne façonne plus de bestioles ni de feu pour les envoyer ravager le monde perdu. Dieu se place au centre, et Dieu évalue, mesure, pèse, sonde, connaît, écoute le cœur de chacun. Et face à ce jugement divin, rien n’échappe. Rien !