1
D’âge en
âge, Seigneur,
tu as ét
é notre refuge.
2
Avant que n
aissent les montagnes, †
que tu enfantes la t
erre et le monde, *
de toujours à toujours,
t
oi, tu es Dieu.
3
Tu fais retourner l’h
omme à la poussière ;
tu as dit : « Retourn
ez, fils d’Adam ! »
4
À tes yeux, mille
ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une he
ure dans la nuit.
5
Tu les as balay
és : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une h
erbe changeante :
6
elle fleurit le mat
in, elle change ;
le soir, elle est fan
ée, desséchée.
7
Nous voici anéant
is par ta colère ;
ta fure
ur nous épouvante :
8
tu étales nos fa
utes devant toi,
nos secrets à la lumi
ère de ta face.
9
Sous tes fureurs tous nos jo
urs s’enfuient,
nos années s’évanou
issent dans un souffle.
10
Le nombre de nos ann
ées ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les pl
us vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que p
eine et misère ;
elles s’enfuient, no
us nous envolons.
~
11
Qui comprendra la f
orce de ta colère ?
Qui peut t’ador
er dans tes fureurs ?
12
Apprends-nous la vraie mes
ure de nos jours :
que nos cœurs pén
ètrent la sagesse.
13
Reviens, Seigne
ur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par ég
ard pour tes serviteurs.
14
Rassasie-nous de ton amo
ur au matin,
que nous passions nos jours
dans la j
oie et les chants.
15
Rends-nous en joies tes jo
urs de châtiment
et les années où nous connaissi
ons le malheur.
16
Fais connaître ton œ
uvre à tes serviteurs
et ta splende
ur à leurs fils.
17
Que vienne sur nous
la douceur du Seigne
ur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvr
age de nos mains.
Commentaire
Samuel juge du peuple d’Israël et victoire sur les Philistins
L’Eternel prend soin de son honneur : il consume son peuple lorsqu’il ne fait plus cas de lui, le libère de ses adversaires lorsque le peuple revient à lui, intervient au profit de ceux qui l’invoquent sincèrement et donnent par des actes et comportements fidèles la preuve de leur foi.
Les Philistins s’inquiètent de l’assemblée de Mitspa (sur une hauteur à 12 km au nord de Jérusalem), occasion d’un rassemblement qui pourrait être séditieux. Cette fois, plus de recours à l’arche ! C’est par la prière que Samuel vaincra, après la simple offrande d’un agneau – c’est prémonitoire ! Alors il dresse une pierre en mémorial de cette nouvelle délivrance : Eben Ezèr, la Pierre du Secours.
L’arche n’a rien fait par elle-même : elle n’était qu’un symbole – et non un fétiche national. Encore fallait-il que soit offerte à un peuple encore jeune l’occasion de voir de temps à autre cette Présence de l’Eternel à l’œuvre dans son sein.
Samuel, l’homme qui a écouté Dieu (autre traduction complémentaire : « Dieu a écouté ») est devenu celui qui ramène le peuple à la foi. Il a traversé sans faiblir les vingt années d’oppression, d’occupation, de silence. Son ministère n’aurait-il pas suffi à Israël sans que celui-ci se mette en tête de réclamer un roi ? C’est ce qu’on s’est demandé plus tard, aux mauvais jours de la royauté. Et dans la mémoire du peuple, le souvenir de Samuel s’est idéalisé comme celui du dernier grand « prophète-chef ».