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Quelle merveille, tes exigences,130
Déchiffrer ta parole illumine131
La bouche grande ouverte, j’aspire,132
Aie pitié de moi, regarde-moi :133
Que ta promesse assure mes pas :134
Rachète-moi de l’oppression des hommes,135
Pour ton serviteur que ton visage s’illumine :136
Mes yeux ruissellent de larmes
Commentaire
Un cantique d’action de grâces.
Comme le «Cé qué l’aino» des Genevois, le «Vaudois, un nouveau jour se lève» qu’on chante sous nos cantines et le «Roulez tambours» des Neuchâtelois, le cantique de «Moïse et des enfants d’Israël» ne fait pas dans la tiédeur.
En introduction et en conclusion du psaume, le refrain est repris; «Je célèbre le Seigneur, il s’est couvert de gloire, il a jeté à la mer cheval et cavalier!»
Miryam, prophétesse, sœur de Moïse et d’Aaron, dansera le frénétique final des femmes aux tambourins…
Ainsi, la sortie d’Egypte est attribuée à Dieu, la destruction de l’armée égyptienne et l’installation en Canaan, aussi. Pour rendre ce credo crédible, la disparition des armées de Pharaon est une nécessité, le miracle en est dû à un Dieu qu’on représente comme guerrier; la faiblesse d’Israël est travestie en un leurre qui prend de court les ennemis. Les morts du camp égyptien, le calvaire qu’ils ont traversé en se noyant, pris dans les sangles de leurs chars, n’éveillent aucune compassion. Anthropomorphisme, le bras de Dieu est encore considéré comme tribal et national.
Pour l’Ancien Testament, les dieux des autres nations doivent faire leur soumission. Le monothéisme ne s’inscrit cependant que lentement dans la mentalité israélite. Comme toute œuvre littéraire, le cantique dit de Moïse a été composé après les événements décrits – et sans doute par des gens qui n’étaient pas sur le terrain. En effet, pourquoi évoquer la montagne de Jérusalem, donc du futur Temple, alors que l’on évoque les événements d’un temps bien antérieur, celui de Moïse?
Le remerciement est d’avoir été sauvé par Dieu à ce moment-là. Mais le cantique peut avoir trouvé sa source – et la louange sa motivation – dans une autre victoire, enlevée elle aussi ‘à l’arraché’; il y en a eu beaucoup dans l’histoire d’Israël, dont les scénarios se ressemblent, mais il est difficile de savoir laquelle.
Peu importe après tout! Réjouissons-nous avec ceux qui se réjouissent. Apprenons la louange, de sorte que, lorsqu’il y aura quelque chose à fêter, nous ayons les mots pour le dire!