1
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
Le vieil homme et l’enfant
Cette scène est visuelle. D’ailleurs, les peintres l’ont souvent rendue de manière expressive. Car il y a quelque chose de très beau, de très émouvant aussi dans ce vieillard Syméon, homme marqué par les années, l’attente, la fidélité à une espérance qui tarde à se concrétiser, les souffrances accumulées tout au long de la vie… Le voilà qui prend dans ses bras un enfant de huit jours! On ne saurait dépeindre un contraste plus fort. Quelle tendresse souvent dans ces peintures, lorsque le vieillard contemple le petit enfant, comme s’il découvrait une parenté profonde, malgré les années, comme s’il pressentait l’annonce d’un renouveau. Syméon porte bien son nom: «Dieu a exaucé»!
Il va pourtant s’adresser aux parents pour dire que ce Messie ne sera pas accueilli par tous avec la même ferveur, qu’il sera un signe contesté… car il faut tout un travail d’interprétation croyante pour reconnaître dans cet enfant, puis dans l’homme de Nazareth, la présence de Dieu dans le monde, un Dieu qui choisit la voie de l’amour désarmé.
Nous avons tous à travailler sur nos fantasmes d’un Dieu tout-puissant qui résoudrait toutes les difficultés, afin d’accueillir dans nos bras un Dieu fragile. C’est ce travail de foi qui peut nous apporter la paix dont rayonne Syméon.