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Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !2
Ténèbre et nuée l’entourent,3
Devant lui s’avance un feu4
Quand ses éclairs illuminèrent le monde,5
les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,6
Les cieux ont proclamé sa justice,7
Honte aux serviteurs d’idoles qui se vantent de vanités !8
Pour Sion qui entend, grande joie ! *9
Tu es, Seigneur, le Très-Haut10
Haïssez le mal, vous qui aimez le Seigneur, †11
Une lumière est semée pour le juste,12
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ;
Commentaire
Cette célébration sera pour vous rappel et proclamation.
«Quand le Seigneur vous aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Hivites et des Jébusites …» (v. 5). Quelle accumulation, dans l’Ancien Testament en général, de «noms à coucher dehors»! Pourtant, ces noms de lieux enracinent les récits, allégories, prophéties, controverses dans des réalités historiques, théologiques, spirituelles. Ils valent donc le détour!...
Les noms propres du texte de l’Exode, ont souvent une double signification.
Pharaon est un titre de royauté, et aussi le symbole d’un pouvoir divinisé.
L’Egypte est le nom propre d’un grand pays, double Royaume, empire influent, mais encore le nom commun d’un lieu de servitude et de mort.
Le désert est celui du Sinaï, mais aussi la terre hostile de l’épreuve, de la soif et de la faim.
La mer est celle des Joncs, des Roseaux ou, par extension, la Mer Rouge; mais le nom hébreu rappelle davantage une clôture qu’une couleur. En grec, érythréos signifie rouge, et la mer a pris cet adjectif à cause d’une région bordière, l’Erythrée. Or le nom de cette mer, «yam suph», indique le bout du chemin, dans le sens de cul de sac, terminus, mais aussi de but final, conclusion. Le mot se réfère à la confusion et l’engloutissement qui a frappé les uns, et au passage initiatique de la mort vers la vie pour les autres.
Plus loin, la Philistie indique le pays des Philistins, probablement des émigrés d’îles grecques. Le mot a donné tardivement Palestine. Ces tribus bordaient Canaan et la Terre promise.
Son écriture étant postérieure aux événements, le texte biblique propose une appropriation personnalisée. Ainsi, les lecteurs comprennent la trame du récit tout en vivant d’autres circonstances. Historique au sens d’un fondement, parfaitement littéraire, racine de la judaïté, ni les Babyloniens, ni les Perses, ni les Grecs, ni les Romains ne pouvaient saisir l’aspect libératoire de l’épopée d’un Moïse et de son peuple.
Quant à nous, retenons l’injonction à transmettre joyeusement à nos descendants et expliquer ces faits, coutumes et images à ceux qui aujourd’hui nous en demandent raison.