1
Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur,2
Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,3
Que t’infliger, ô langue perfide,4
La flèche meurtrière du guerrier,5
Malheur à moi : je dois vivre en exil *6
Trop longtemps, j’ai vécu parmi ces gens7
Je ne veux que la paix, mais quand je parle
Commentaire
La méprise
Ils voulaient un roi puissant, il est venu en humble sauveur. Une méprise. Qu’en faire ? Il y a dans ce passage – ordinairement médité le jour des Rameaux, début de la Semaine sainte, mais qui résonne aussi bien fort en ce temps de l’Avent, celui de nos attentes – une leçon de vie qui peut dédramatiser nos existences. Le Christ nous sauve d’une grande méprise que nous pourrions avoir sur nous-mêmes. Ne prenons-nous pas souvent trop au sérieux la mort et la souffrance ? Non pas qu’elles ne le soient pas, non pas qu’elles ne nous éprouvent pas, non pas qu’il faille en minimiser la portée dans nos vies. Mais le Christ est venu nous apprendre à ne pas les craindre. A ne pas les considérer comme des calamités, des malédictions ou des fins en soi. En venant à nous sur un ânon, brisant ainsi les normes et les règles du pouvoir, il est venu nous détromper sur les vraies sources du pouvoir et de la vie. Ce que nous considérons comme vital ne l’est pas toujours. Le vital pour nous est de nous souvenir d’où nous venons et comment nous avons pris vie et forme. Jésus pleure sur Jérusalem juste après cet épisode. «Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix !» (v. 42).
La paix, une autre méprise pour nous. La paix est-elle sans autre opposable à la guerre ? Chercher la paix revient-elle seulement à maîtriser les conflits, nos conflits familiaux, personnels, professionnels ? Jésus pleure encore sur cette méprise. Pour lui, la paix revient à accepter ce que nous sommes. Demeurer dans la paix intérieure malgré des agressions extérieures.