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13
De tes demeures tu abreuves les montagnes,Â
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14
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,Â
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15
le vin qui réjouit le cÅ“ur de l’homme,Â
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16
Les arbres du Seigneur se rassasient,Â
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17
c’est là que vient nicher le passereau,Â
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18
aux chamois, les hautes montagnes,Â
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19
Tu fis la lune qui marque les tempsÂ
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20
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :Â
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21
le lionceau rugit vers sa proie,Â
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22
Quand paraît le soleil, ils se retirent :Â
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23
L’homme sort pour son ouvrage,Â
Commentaire
Nouvel ordre, nouvelle justice, nouvel esprit
Cette compilation un peu décousue d’oracles jérémiens contient une nouvelle promesse de rétablissement, mais qui ne s’adresse décidément plus au royaume du Nord : car c’est de Jérusalem, « Demeure du Salut » et « Montagne de la sainteté », dont il est question. Il est fort possible qu’il y ait là une glose introduite par un copiste d’après l’Exil, désireux, après tant de promesses faites au royaume du Nord, de rétablir l’équilibre au profit de Juda ; il place cette révélation dans le cadre privilégié d’un songe accordé par le Seigneur, afin de faire partager à ses concitoyens le sentiment de crédibilité qu’il a ressenti dans son sommeil.
La prophétie prend la forme d’une promesse de régénération, de re-création concernant non seulement l’humanité mais le monde animal lui-même, bref ! ces paroles s’adressent à tout ce qui a chair et souffle vivant – à la fois fort et précaire.
Les raisins verts ? Une allusion au dicton ironique, exploité aussi par Ezéchiel, par les Israélites des temps de grandes catastrophes protestaient, au nom de la justice, contre l’inéquité des punitions héréditaires. Mais, comme Ezéchiel, Jérémie remet en place les responsabilités respectives de chaque génération : contrairement à ce qu’on pourrait observer et que, naguère, la doctrine du Deutéronome laissait entendre, c’est le coupable qui paie pour sa faute ! Que chacun prenne garde !