Â
1
Le Seigne
ur est mon berger :
Â
   je ne m
anque de rien. *
Â
2
Sur des pr
és d’herbe fraîche,
Â
   il me f
ait reposer.
Â
Il me mène vers les ea
ux tranquilles
Â
3
   et me f
ait revivre ; *
Â
il me conduit par le j
uste chemin
Â
   pour l’honne
ur de son nom.
Â
4
Si je traverse les rav
ins de la mort,
Â
   je ne cr
ains aucun mal, *
Â
car tu
es avec moi :
Â
   ton bâton me gu
ide et me rassure.
Â
5
Tu prépares la t
able pour moi
Â
   dev
ant mes ennemis ; *
Â
tu répands le parf
um sur ma tête,
Â
   ma co
upe est débordante.
Â
6
Grâce et bonhe
ur m’accompagnent
Â
   tous les jo
urs de ma vie ; *
Â
j’habiterai la mais
on du Seigneur
Â
   pour la dur
ée de mes jours.
Commentaire
La puissance de la louange
Y a-t-il des raisons d’« exulter de joie » dans un quotidien ordinaire ? Comment entrer dans la louange quand rien de particulier ne se passe ? À plus forte raison, dans notre texte, comment les habitants de Jérusalem peuvent-ils se réjouir alors que leur réalité quotidienne est tout sauf enthousiasmante ?
Si le prophète les invite à la louange, ce n’est pas parce qu’un événement « extraordinaire » va survenir, mais pour que le peuple devienne capable d’ouvrir les yeux et reconnaître, dans le messie qui lui est promis, ce libérateur dépourvu d’éclat, l’arrivée de Dieu lui-même au cœur de sa pauvreté.
La louange est une attitude spirituelle, une disposition du cœur obtenue par grâce. Elle permet, même si toute la réalité clame le contraire, d’ouvrir à l’espérance – et même, en ce sens, la faire advenir. Vous l’avez peut-être expérimenté : remercier d’avance pour un bienfait désiré libère comme un potentiel d’énergie pour que ce qui doit apparaître devienne réalité aux yeux de tous, occasion offerte de collaborer à l’exaucement.
Autrement dit, « exulter de joie » est une attitude du cœur qui permet de s’ouvrir à Dieu et à son action dans nos vies. Cela aiguise notre regard pour voir sa venue dans une simplicité telle qu’on ne l’aurait jamais imaginée – « Il vient, monté sur un ânon, le modeste petit d’une ânesse ». La louange est la forme supérieure de la confiance : exprimer par des mots une attitude intérieure de paix et d’espérance. Elle ouvre et libère notre avenir.
La vraie libération de notre être ne se manifeste pas par des changements éclatants, mais dans la discrétion. Il ne faut pas confondre la louange, qui reste une prière, avec cet optimisme béat qu’on appelle « pensée positive », ni « exultation » avec « exaltation » qui est un dérèglement thermostatique de l’âme …