1
Acclamez Dieu, to
ute la terre ; †
2
fêtez la gl
oire de son nom,
glorifiez-le en célébr
ant sa louange.
3
Dites à Dieu : « Que tes acti
ons sont redoutables !
En présence de ta force, tes ennem
is s’inclinent.
4
Toute la terre se prost
erne devant toi,
elle chante pour toi, elle ch
ante pour ton nom. »
5
Venez et voyez les hauts f
aits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les f
ils des hommes.
6
Il changea la m
er en terre ferme :
ils passèrent le fle
uve à pied sec.
De là, cette j
oie qu’il nous donne.
7
Il règne à jam
ais par sa puissance.
Ses yeux obs
ervent les nations :
que les rebelles co
urbent la tête !
8
Peuples, béniss
ez notre Dieu !
Faites retent
ir sa louange,
9
car il rend la v
ie à notre âme,
il a gardé nos pi
eds de la chute.
Commentaire
Radicalisme larvé
Rien n'y fait : il y a des textes qui fleurent une radicalité qui fait craindre les pires dérives – c'est déjà arrivé.
Jésus ne recommandait-il pas précisément de ne pas arracher l'ivraie, de peur de porter préjudice au bon grain en même temps ? Alors ! Rhétorique de la part de Paul ? Scrupules mal placés de ma part devant la raideur de l'apôtre ? Manque de confiance face à l'autorité de la Parole ? Si seulement, par le fait de ces lignes, on n'était pas tenté de commettre encore l'innommable au nom du Seigneur Jésus...
L'amour fraternel, pierre angulaire de la vie en Christ, ne saurait ignorer les valeurs qui le fondent. Il ne congédie pas la lucidité, en particulier celle qui voit combien il est facile de s'habituer à l'injustice et à des comportements ressentis comme abjects. Peut-être est-ce, rivé une fois encore sur un motif sexuel (certes sérieux : un inceste par alliance), le fin mot de ce passage : refuser de normaliser ce qui ne saurait l'être, parce que cela porterait préjudice à l'ensemble des fidèles, et même à la crédibilité civile de la communauté. Peut-être n'est-ce que cela, et pas davantage. Peut-être...
Pourtant je m'interroge : l'évangile peut-il ici s'évaporer dans les noms d'oiseaux que décoche Paul ? Non sans humour, il précise que sa remarque vise la vie communautaire, les relations avec les frères, et pas telle(s) personne(s) en particulier, sans quoi il faudrait « sortir du monde » : démarche désespérée.
Mais l'apôtre ne fait-il pas ici profession d'une discipline désespérée, d'une résistance du dernier recours, d'une éthique borderline qui consisterait en un moindre mal, tout bien considéré ?
Si je ne veux pas laisser mes mots s'abîmer dans la suffisance et l'irrespect d'une morale arrogante, je ne peux que consentir à ce pragmatisme disciplinaire ; mais je peux refuser d'en faire un système parce que cela resterait une exception, une défaite de l'Evangile. Davantage qu'acquiescer bras ballants, le cœur triste, l'âme ankylosée, je ne veux ni accepter, ni promouvoir. Le pouvez-vous, vous ?