16
Je revivrai les expl
oits du Seigneur
en rappelant que ta just
ice est la seule.
17
Mon Dieu, tu m’as instru
it dès ma jeunesse,
jusqu’à présent, j’ai proclam
é tes merveilles.
18
Aux jours de la vieill
esse et des cheveux blancs,
ne m’abandonne p
as, ô mon Dieu ;
et je dirai aux hommes de ce t
emps ta puissance,
à tous ceux qui viendr
ont, tes exploits.
19
Si haute est ta just
ice, mon Dieu, †
toi qui as f
ait de grandes choses :
Dieu, qui d
onc est comme toi ?
20
Toi qui m’as fait voir tant de ma
ux et de détresses,
tu me feras v
ivre à nouveau,
à nouveau tu me tireras des ab
îmes de la terre, *
21
tu m’élèveras et me grandiras,
tu reviendr
as me consoler.
22
Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe
pour ta vérit
é, ô mon Dieu ! *
Je jouerai pour toi de ma cithare,
S
aint d’Israël !
23
Joie sur mes lèvres qui ch
antent pour toi,
et dans mon âme que tu
as rachetée !
24
Alors, tout au long du jour,
ma langue redir
a ta justice ; *
c’est la honte, c’est l’infamie
pour ceux qui ve
ulent mon malheur.
Commentaire
A nous l’héritage!
La parabole met en scène une triple tragédie.
Le drame du vigneron d’abord. Il a planté, entouré, creusé, construit sa vigne (cf. Es 5), mais semble être parti trop loin pour exister encore aux yeux des fermiers auxquels il a confié son jardin qui sera pillé, volé.
Le drame est bien sûr aussi celui de Jésus le fils bien-aimé, rejeté comme Jean-Baptiste et tant d’envoyés.
Et finalement celui des fermiers – s’agit-il d’Israël, des autorités religieuses, des humains de tout temps? «A nous tous les fruits de la vigne, à nous l’héritage!»
Tout porte-parole de l’ailleurs est tu, toute mémoire de l’origine effacée.
L’humain s’institue propriétaire, refuse sa place de fermier.
Le récit se termine sur un anéantissement prévisible.
Si l’image de la pierre rejetée devenue pierre d’angle (Ps 118) réveille, par-delà le gâchis, l’espoir d’une nouvelle construction, il ne faut pas s’y tromper. Il n’y a pas un happy end de dernière minute: Jésus, avec les prophètes de toujours, est crucifié, rejeté loin des villes que l’homme veut construire seul.
Le lecteur sait aussi à l’heure de sa lecture que le temple, devenu symbole de ces constructions fermées sur elles-mêmes, a bien été détruit.
Notre rapport à la vie, à Dieu, au pouvoir, à la terre, doit être bouleversé par le Crucifié pour que nos yeux puissent s’ouvrir, s’émerveiller et distinguer, au-delà de la destruction, un jardin à cultiver, transmettre, sans le posséder jamais.