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2
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,Â
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3
d’annoncer dès le matin ton amour,Â
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4
sur la lyre à dix cordes et sur la harpe,Â
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5
Tes Å“uvres me comblent de joie ;Â
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6
« Que tes Å“uvres sont grandes, Seigneur !Â
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7
L’homme borné ne le sait pas,Â
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8
les impies croissent comme l’herbe, *Â
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9
Toi, qui habites là -haut,Â
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10
Vois tes ennemis, Seigneur,Â
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11
Tu me donnes la fougue du taureau,Â
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12
j’ai vu, j’ai repéré mes espions,Â
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13
Le juste grandira comme un palmier,Â
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14
planté dans les parvis du Seigneur,Â
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15
Vieillissant, il fructifie encore,Â
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16
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !Â
Commentaire
Recentrage et inversion
Au travers d’une première lecture superficielle, on peut se demander si l’apôtre Paul est au mieux de sa forme. La coupe semble déborder…
Paul n’accepte pas qu’à la suite du Christ, on puisse asservir ou être asservi. Il n’y a qu’une seule possibilité pour les chrétiens, «servir». Ceux qui prennent les autres de haut n’ont qu’à passer leur chemin.
La démarche proposée est tout autre, exactement à l’opposé d’ailleurs.
Le verset 30 vient chambouler les réalités qui semblent dans l’ordre des choses ; «S’il faut s’enorgueillir, je mettrai mon orgueil dans ma faiblesse.»
En relisant ces versets, je ne peux m’empêcher de penser à notre société qui sait si bien mettre en avant la réussite, la force, l’excellence.
Quelle place existe-t-il encore pour les faiblesses, les manquements?
L’apôtre raconte justement toutes les faiblesses qui sont les siennes, les difficultés traversées, les épreuves endurées … Il aligne ses pires souvenirs alors qu’il pourrait tirer orgueil de ce qui lui a permis de survivre à tout cela. Mais tout ce qu’il a subi lui donne la force de sa faiblesse : il a tout mis au service de Dieu.
Le message évangélique est accueil, fondamentalement, et tient compte de ce qui fait aussi nos limites humaines. Aussi étonnant que cela puisse paraître, sans culpabilisation aucune, c’est en réalisant pleinement ce qui fait l’ensemble de notre humanité que nous sommes invités à cheminer. Pas besoin de cacher nos parts d’ombre, ni de les masquer. Dieu les connaît mieux que nous. Il en prend soin.