1
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme ;
Seigneur mon Die
u, tu es si grand !
Revêt
u de magnificence,
2
tu as pour mantea
u la lumière !
Comme une tenture, tu dépl
oies les cieux,
3
tu élèves dans leurs ea
ux tes demeures ;
des nuées, tu te f
ais un char,
tu t’avances sur les
ailes du vent ;
4
tu prends les v
ents pour messagers,
pour serviteurs, les fl
ammes des éclairs.
5
Tu as donné son ass
ise à la terre :
qu’elle reste inébranl
able au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’ab
îme des mers :
les eaux couvraient m
ême les montagnes ;
7
à ta menace, elles pr
ennent la fuite,
effrayées par le tonn
erre de ta voix.
8
Elles passent les montagnes, se r
uent dans les vallées
vers le lieu que tu leur
as préparé.
9
Tu leur imposes la lim
ite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jam
ais couvrir la terre.
10
Dans les ravins tu fais jaill
ir des sources
et l’eau chemine aux cre
ux des montagnes ;
11
elle abreuve les b
êtes des champs :
l’âne sauvage y c
alme sa soif ;
12
les oiseaux séjo
urnent près d’elle :
dans le feuillage on ent
end leurs cris.
~
Commentaire
Formidables ! ... ou fort minables ?
« Vous êtes des gens formidables, et je me réjouis de vous rencontrer enfin pour partager ce qui nous lie, malgré le fait que nous ne nous connaissions pas – sinon de réputation ! » Lorsque le propos est aussi enthousiaste, on redoute le « mais... » qui viendra ruiner les efforts précédents. Il ne figure pas ici en toutes lettres; il me semble néanmoins perceptible.
Car enfin, il faudrait savoir: les chrétiens de Rome ont-ils ou non reçu la foi et l'Evangile ? A lire le désir manifeste de Paul, on peut en douter et se dire que la bienveillance des premières lignes cache une ambition plus délicate. Le propos serait-il donc moins détaché et désintéressé qu'il y paraît ? N'y aurait-il pas, là aussi, deux ou trois choses que Paul s'appliquerait à mettre au point au moyen de sa lettre – certes avec moins d'accointances que dans ce qu'il avait écrit aux Galates ou aux Corinthiens, lesquels n'avaient pas été épargnés, tant s'en faut, par la critique et le redressement ? L'ironie à peine voilée du propos ne veut-elle pas que les Romains, s'ils croient compter parmi les gens épris de culture et de sagesse, auraient tort de s'abstraire trop vite des ignorants ? Sans quoi, pourquoi Paul aurait-il l'ambition de leur annoncer l'Evangile quand même ?
Quelle claque !
Parce qu'elle sera passée par une critique sans concession d'elle-même, la tradition chrétienne pourra recevoir avec fierté cette dynamique, cet élan qui lui viennent de Dieu et qui tracent leur sillon tout droit dans le cœur des humains: « Qui est juste par la foi vivra. »