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1
Alléluia !Â
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2
Qui dira les hauts faits du Seigneur,Â
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3
Heureux qui pratique la justice,Â
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4
Souviens-toi de moi, Seigneur,Â
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5
que je voie le bonheur de tes élus ;Â
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6
Avec nos pères, nous avons péché,Â
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7
En Égypte, nos pères ont méconnu tes miracles,Â
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8
Mais à cause de son nom, il les sauva,Â
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9
Il menace la mer Rouge, elle sèche ;Â
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10
Il les sauve des mains de l’oppresseur,Â
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11
Et les eaux recouvrent leurs adversaires :Â
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12
Alors ils croient à sa parole,Â
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13
Ils s’empressent d’oublier ce qu’il a fait,Â
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14
Ils se livrent à leur convoitise dans le désert ;Â
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15
et Dieu leur donne ce qu’ils ont réclamé,Â
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16
Dans le camp ils sont jaloux de MoïseÂ
Commentaire
Un peuple «différent», pour être signe d’un Dieu «tout autre»
Le chapitre 19 du Lévitique contient une liste de prescriptions qui concernent, pour la plupart, la vie courante avec ses relations humaines et ses activités.
L’ensemble de ces prescriptions est placé sous le signe de la «sainteté» de Dieu (v. 2), à laquelle devrait répondre la «sainteté» du peuple dans ses comportements collectifs et sociaux autant que privés – et même intimes.
Il s’agit, en toutes choses, de se comporter d’une façon qui corresponde à la volonté de Dieu, qui lui-même est «saint», c'est-à -dire, selon le sens du mot hébreu, «séparé», affichant polémiquement la distance qu’il prend avec les manières ordinairement humaines de voir, penser, parler et agir.
Par exemple renoncer clairement à toute divinité qui prendrait la place de Dieu ou coexisterait à ses côtés; s’engager de manière nette pour la justice sociale: de même que Dieu a libéré son peuple de l’esclavage égyptien, Israël doit se préoccuper de ceux et celles qui sont socialement faibles et dépendants (v. 13).
Cette préoccupation sociale apparaît dans la réinterprétation de certaines pratiques anciennes à connotations superstitieuses.
Ainsi, dans les v. 9-10, la nécessité de laisser du blé ou du raisin sur pied à l’intention des glaneurs ou grappilleurs dépourvus de moyens de production ou trop pauvres pour s’acheter à manger s’imposait primitivement pour laisser leur dû aux dieux ou aux esprits possesseurs du terrain. Dans le cadre de la foi d’Israël, cette exigence est relue dans le sens d’un souci pour le démuni qui, bien que «pauvre», est «le prochain» que «tu aimeras comme toi-même» (Lv 19,18), c'est-à -dire le membre d’une même communauté.