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L’homme ! ses jours sont comme l’herbe ;Â
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dès que souffle le vent, il n’est plus,Â
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17
Mais l’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,Â
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pour ceux qui gardent son allianceÂ
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19
Le Seigneur a son trône dans les cieux :Â
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Messagers du Seigneur, bénissez-le,Â
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21
Bénissez-le, armées du Seigneur,Â
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22
Toutes les Å“uvres du Seigneur, bénissez-le,Â
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Commentaire
Qu’il coupe la trame de ma vie, cette toile d’araignée!…
Si l’on me reproche de «parler à tort et à travers» c’est que le poids excessif de ma peine fausse les leviers de ma balance intérieure.
C’est aussi que Dieu me blesse, m’intoxique et m’attaque en force: pas moyen d’échapper. Molesté de l’intérieur et de l’extérieur, je suis dans une guerre totale et la panique m’enveloppe.
Si un homme qui comme moi, jusqu’alors tenant rang parmi les sages, se met à braire et mugir (tenir des propos bêtes et bestiaux), c’est bien la preuve que quelque chose d’insupportable m’atteint – faudrait-il que je le supporte sans tenter de m’en sortir?
«Qu’il retire sa main protectrice et m’achève!» (9): allusion au geste du tisserand qui coupe la trame lorsqu’il a terminé son ouvrage. La seule espérance d’en sortir est cette mort que Dieu tarde à m’infliger: pourquoi refuse-t-il cette consolation au pauvre hère que je suis?
Plus nombreux qu’on croit sont ceux qui souhaitent la mort tant leur détresse est grande. Nous ne savons plus guère comment leur venir en aide, alors que la souffrance les rend parfois sourds, même à la sympathie la plus authentique. Ne déclinons pas l’invitation à partager cette impuissance: c’est le prix de notre fraternité, c’est un bout du chemin de croix que nous faisons avec le Christ, posant nos pieds dans la trace de ses pas.