Â
1
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,Â
2
   Seigneur, écoute mon appel ! *Â
Â
Â
3
Si tu retiens les fautes, Seigneur,Â
Â
4
Mais près de toi se trouve le pardonÂ
Â
5
J’espère le Seigneur de toute mon âme ; *Â
Â
6
Mon âme attend le SeigneurÂ
Â
Â
7
   attends le Seigneur, Israël.Â
Â
Â
8
C’est lui qui rachètera IsraëlÂ
Commentaire
Un détour obligé
Cette élégie me rappelle une période de ma vie où tout sombrait autour de moi : des promesses, des espérances, des habitudes, des liens se sont à jamais enfuis de ma vue sans que j’y puisse faire quoi que ce soit.
Nous crions à Dieu qui semble ne rien entendre et nous laisse dans notre misère. Des amis crient silencieusement, pris dans des drames face auxquels nos prières semblent impuissantes.
Quand Dieu semble sourd, c’est qu’il invite à une démarche spirituelle : « Réfléchissons à nos voies, examinons-les et retournons à l’Eternel » (v. 40). Parfois dans la vie spirituelle, il vaut mieux consentir un détour obligé plutôt que s’obstiner à choisir telle voie qui nous semble adéquate, mais se révélera sans issue. C’est un combat avec nous-mêmes devant Dieu et, parfois aussi, dans l’éloignement de Dieu.
Osons le cheminement intérieur, apprenons à considérer qu’il n’est pas possible de fonder notre vie, notre espérance, construire sur autre chose que sur la fidélité et l’amour de Dieu, qui nous porte dans ses « entrailles de miséricorde ». C’est à ce moment-là , au bout de cette démarche, que le priant entend une parole, déposée sur son cœur, comme une braise douce en plein frimas : « N’aie pas peur ! » (v. 57).
Des drames feront encore souffrir, mais celui qui prie n’est plus coupé de Dieu. Dans les ténèbres, il retrouve la communion avec lui. Il se tournera à nouveau vers Dieu en lui chantant sa louange et sa confiance. Interpellant la vulnérabilité de ceux qu’il approchait, Jésus aussi a dit : « N’ayez pas peur ! »… Lui, le Crucifié…