2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
Quel antidote à la misère personnelle ?
Avoir le blues… cela arrive une fois ou l’autre. Les paroles bibliques décrivent souvent notre état intérieur. Pour certains, la vie est joyeuse, colorée… Mais pour d’autres, il semble que la grisaille matinale dure tout le jour…
Ce passage des Lamentations s’adresse à eux. Prenez bien la mesure des images qui expriment des états d’âme ô combien vrais. Jamais les récits bibliques ne promettent un ciel bleu tous les jours. Laissons-nous entraîner dans la profondeur de l’expérience humaine dont les textes de l’Ecriture sont témoins. À partir de ces constatations réalistes, posons-nous alors ces questions : Comment continuer ? Où s’accrocher ? Quelle issue ? Pas de blabla, pas d’idéalisme. Une seule poulie pour hisser notre vie hors de l’eau : la fidélité du Seigneur (v. 22). Ce Vendredi nous rappelle celle du Fils au Père dans l’obéissance absolue et Pâques célébrera celle du Père au Fils qu’il réveille de la mort.
Cette fidélité est célébrée comme l’unique recours valable. Elle repose sur des expériences antécédentes qui nous incitent à la confiance : celles du peuple d’Israël, celles des témoins bibliques auxquelles nous pouvons souvent identifier les nôtres. Puiser dans l’histoire personnelle et des témoignages d’autres personnes nous est un réconfort en temps de crise(s). Découvrir cette fidélité divine qui nous attend aux carrefours de notre existence, aux profondeurs de nos doutes, sur les cols et sommets de nos joies, voilà l’invitation, le trésor (v. 24), l’antidote.
« Agneau de Dieu, Jésus mon roi, tu vins vider la coupe amère que mon péché remplit pour toi. Ton sang condamnerait la terre, mais ton amour devient sa loi. » (PCT n° 295)