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Tu as aimé, Seigneur, cette terre,3
tu as ôté le péché de ton peuple,4
tu as mis fin à toutes tes colères,5
Fais-nous revenir, Dieu, notre salut,6
Seras-tu toujours irrité contre nous,7
N’est-ce pas toi qui reviendras nous faire vivre8
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,9
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? †10
Son salut est proche de ceux qui le craignent,11
Amour et vérité se rencontrent,12
la vérité germera de la terre13
Le Seigneur donnera ses bienfaits,14
La justice marchera devant lui,
Commentaire
Tenir sa langue...et sagesse d’en haut
Paroles choquantes que celles de Jacques sur cette partie du corps qui nous est si utile pour nous exprimer… Oui, la langue aussi peut être un feu, le monde du mal. Pourtant, cette langue ne permet-elle pas une parole apaisante, des mots qui font du bien, qui pardonnent, aiment ou relèvent?
Pour Jacques, la langue n’est donc pas un simple outil que l’être humain est invité à utiliser à bon escient, elle est un instrument de division, et personne ne peut la dompter. Et il insiste: il ne doit pas en être ainsi!
Après avoir ainsi décrit la perversité de la langue qui soumet jusqu’à l’existence humaine, Jacques aborde la question de la responsabilité du croyant aux prises avec ses incohérences profondes.
Pour lui, seule la sagesse d’en haut tire l’être humain vers ce qui est juste et bon. Vouloir lutter contre la part obscure qui est en nous est un combat perdu d’avance s’il ne se concrétise pas d’abord par un retournement du cœur, une conversion renouvelée chaque jour, un regard fixé inlassablement sur le Christ.
Seul ce regard nous permet de nous voir tels que nous sommes vraiment et de faire de notre vie, dans sa fragilité et sa complexité, une terre disponible à ce que Dieu vient semer.
Dieu est véritable sagesse d’en haut, une sagesse pure, pacifique, douce, conciliante, pleine de pitié et de bons fruits. C’est alors que peuvent germer dans notre cœur des fruits de justice et de paix.
Et si, au matin et au soir de chaque jour, dans un mouvement de prière et de «retournement de l’être», nous demandions à Dieu la sagesse d’en haut, celle qui, au-delà de notre propre parole, vient de lui?