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Délivre-moi, Seigneur, de l’homme mauvais,3
contre ceux qui préméditent le mal4
qui dardent leur langue de vipère,5
Garde-moi, Seigneur, de la main des impies,6
les arrogants qui m’ont tendu des pièges ;7
Je dis au Seigneur : « Mon Dieu, c’est toi ! »8
Tu es la force qui me sauve, Maître, Seigneur ;9
Ne cède pas, Seigneur, au désir des impies,13
Je le sais, le Seigneur rendra justice au malheureux,14
Oui, les justes rendront grâce à ton nom,
Commentaire
La grandeur d'un petit homme
Ce récit est le pendant de l'histoire de l'aveugle qui précède. Dans les deux cas, il y a le mouvement d'un homme (un pauvre, puis un riche) vers Jésus. A l'appel au secours de l'aveugle correspond la recherche de Zachée pour voir Jésus.
Cette recherche est une quête de la vérité, du sens de la vie ou du salut.
A la cécité de l'aveugle correspond la petitesse de Zachée. Puis vient ici le mouvement de Jésus vers cet homme. Celui qui désirait voir Jésus est vu par lui. Celui qui est en quête de salut et qui court en avant est néanmoins précédé par Jésus qui le repère en premier. Sans qu'il y ait de parallélisme formel, on peut aussi remarquer que là, on cherchait à faire taire l'aveugle; ici, la foule murmure parce que Jésus franchit les limites de l'impureté pour entrer chez ce percepteur d'impôts. Mais si l'on savait déjà que Jésus est un ami des péagers (ch. 7,34), on apprend maintenant qu'il peut être l'ami des riches. On peut être croyant et riche, mais cela ne va pas sans conséquence : voilà un thème cher à Luc. Certes, Zachée ne promet pas de se délester de toute sa fortune et il semble en retrait par rapport à l'exigence de tout donner (voir la parabole du jeune homme riche). Cependant le passage souligne l'ampleur du don et la valeur du geste. Le salut reçu par Zachée donne à ce dernier une raison d'être, de croire et d'agir.