Jeudi 24 Mars 2016

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Semaine Sainte

Semaine

Jeudi saint

Complément

Psaume

Psaume 38 (37)

Ne m’abandonne jamais

2
Seigneur, corrige-moi sans colère
 
et reprends-moi sans violence.

3
Tes flèches m’ont frappé,
 
ta main s’est abattue sur moi.
4
Rien n’est sain dans ma chair sous ta fureur,
 
rien d’intact en mes os depuis ma faute.

5
Oui, mes péchés me submergent,
 
leur poids trop pesant m’écrase.
6
Mes plaies sont puanteur et pourriture :
 
c’est là le prix de ma folie.

7
Accablé, prostré, à bout de forces,
 
tout le jour j’avance dans le noir.
8
La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles,
 
plus rien n’est sain dans ma chair.

 
          ~

9
Brisé, écrasé, à bout de forces,
 
mon cœur gronde et rugit.
10
Seigneur, tout mon désir est devant toi,
 
et rien de ma plainte ne t’échappe.

11
Le cœur me bat, ma force m’abandonne,
 
et même la lumière de mes yeux.
12
Amis et compagnons se tiennent à distance,
 
et mes proches, à l’écart de mon mal.

13
Ceux qui veulent ma perte me talonnent,
 
ces gens qui cherchent mon malheur ;
 
ils prononcent des paroles maléfiques,
 
tout le jour ils ruminent leur traîtrise.

 
          ~

14
Moi, comme un sourd, je n’entends rien,
 
comme un muet, je n’ouvre pas la bouche,
15
pareil à celui qui n’entend pas,
 
qui n’a pas de réplique à la bouche.

16
C’est toi que j’espère, Seigneur :
 
Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras.
17
J’ai dit : « Qu’ils ne triomphent pas,
 
ceux qui rient de moi quand je trébuche ! »

18
Et maintenant, je suis près de tomber,
 
ma douleur est toujours devant moi.
19
Oui, j’avoue mon péché,
 
je m’effraie de ma faute.

20
Mes ennemis sont forts et vigoureux,
 
ils sont nombreux à m’en vouloir injustement.
21
Ils me rendent le mal pour le bien ;
 
quand je cherche le bien, ils m’accusent.

22
Ne m’abandonne jamais, Seigneur,
 
mon Dieu, ne sois pas loin de moi.
23
Viens vite à mon aide,
 
Seigneur, mon salut !

Lectures du jour

Commentaire

Des larmes qui purgent et reconstruisent

À première vue, les Lamentations ne sont rien d’autre que le hurlement d’un peuple ravagé. On pense aux pleurs et manifestations extraverties de deuil dans les rues des petites cités de l’Italie profonde, aux « Hélas ! Hélas ! » des tragédies grecques.
Ces chants de deuil furent composés, pense-t-on, par des Israélites restés en Palestine après le sac de Jérusalem par Nabuchodonosor et la déportation de 587.

Dans notre passage, l’auteur expulse d’abord longuement un désespoir poignant ; puis vient le discernement de la cause du malheur, attribuée au Maître de l’histoire de qui dépend toute décision, même la plus cruelle et incompréhensible (v. 17). Cette reconnaissance induit le repentir pour les péchés de Jérusalem, dont le principal est imputable aux prophètes qui n’ont pas annoncé ce qu’ils devaient (v. 14) : un message menaçant mais salutaire – s’il avait été diffusé intégralement et au temps où il aurait pu susciter un sursaut de conscience.
Une toute petite trouée de ciel moins noir, laissant augurer d’un minuscule espoir pour ‘Mademoiselle Sion’ – ainsi peut-on traduire l’expression ‘Fille de Sion’ :
« Puisque tu pleures, fais-le sincèrement et à fond ! Vide ton cœur en présence du Seigneur. Si ce n’est pour toi que tu espères un radoucissement de la Face du Seigneur, ose au moins l’espérer pour tes petits innocents et implore en conséquence ! » (v. 19).
Pouvoir purificateur des larmes humaines lorsqu’elles se mêlent à celles de Jésus qui contemple le désastre – spirituel, celui-ci – d’une Jérusalem qui, du haut de ses orgueilleuses murailles reconstruites, refuse, réfute, renie et récuse son Sauveur (Lc 19, 41-44).

Sujets de prière

Oraison

Dieu d’amour,
écoute notre supplication,
et puisqu’au milieu des épreuves
nous sommes si faibles et ne pouvons tenir,
donne-nous de reprendre vie
dans la passion de ton Fils bien-aimé,
lui qui est vivant et qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Cantique 33-08 (du recueil Alléluia)

Nous voici devant ta croix