2
Mon Dieu, éco
ute ma prière,
n’écarte p
as ma demande. *
3
Exauce-moi, je t’en pr
ie, réponds-moi ;
inqui
et, je me plains.
4
Je suis troublé par les cr
is de l’ennemi
et les inj
ures des méchants ; *
ils me ch
argent de crimes,
pleins de r
age, ils m’accusent.
5
Mon cœur se t
ord en moi,
la peur de la mort t
ombe sur moi ; *
6
crainte et tremblem
ent me pénètrent,
un friss
on me saisit.
7
Alors, j’ai dit : « Qui me donnera des
ailes de colombe ? †
Je voler
ais en lieu sûr ; *
8
loin, très l
oin, je m’enfuirais
pour chercher as
ile au désert. »
9
J’ai hâte d’av
oir un abri
contre ce grand v
ent de tempête ! *
10
Divise-l
es, Seigneur,
mets la confusi
on dans leur langage !
Car je v
ois dans la ville
disc
orde et violence : *
11
de jour et de nu
it, elles tournent
en ha
ut de ses remparts.
Au-dedans, cr
imes et malheurs ;
12
au-ded
ans, c’est la ruine : *
fra
ude et brutalité
ne qu
ittent plus ses rues.
Commentaire
Quand vous serez devant les rois et les gouverneurs…
… «Ne vous inquiétez pas de votre défense, car le Saint-Esprit vous enseignera sur l’heure ce qu’il faut dire.» (Luc 12, 12)
Quel sang-froid ! Paul ouvre son discours par une «captatio benevolentiae», procédé rhétorique classique qui consiste à se rendre sympathique à ceux qui nous écoutent en leur témoignant de l’estime.
Il se met du côté de son royal auditeur, en qui il discerne quelque connaissance de la foi juive. Il se place ensuite dans les rangs des Juifs d’observance stricte, souvent les plus «remontés» contre les chrétiens.
Il exprime ensuite le caractère absurde de l’accusation qui pèse sur lui : prendre au sérieux la promesse faite à Abraham et réitérée aux pères – «En toi seront bénies toutes les familles de la terre» – jusqu’à son ultime développement. Pour Paul en effet, la réalisation de celle-ci se concentre sur la résurrection des morts dont la résurrection de Jésus est la prémisse. Les accusateurs de Paul ne peuvent établir la liaison entre la Vie nouvelle qui s’ouvre par Jésus ressuscité et ce qu’ils croient savoir et pratiquer d’Abraham, Moïse et les prophètes.
Ce n’est pas devant la foule agitée, mais devant un public choisi dont la culture est à cheval sur les mondes grec, romain et israélite, que Paul va plaider. Il le fera sur trois axes : il est un vrai Juif ; sa conversion est un acte de puissance du Ressuscité ; son mandat est la révélation qu’il a reçue d’avoir à tourner désormais sa mission vers les non Juifs.
Le lancement connaît un succès inespéré : le tribunal sert de tribune !