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Mon partage, Seigneur, je l’ai dit,58
De tout mon cœur, je quête ton regard :59
J’examine la voie que j’ai prise :60
Je me hâte, et ne tarde pas,61
Les pièges de l’impie m’environnent,62
Au milieu de la nuit, je me lève et te rends grâce63
Je suis lié à tous ceux qui te craignent64
Ton amour, Seigneur, emplit la terre ;
Commentaire
Raconte, raconte encore ! …
Le cantique de Moïse est une méditation lyrique sur l’histoire d’Israël comme on en retrouve plusieurs autres, attribuées à différents personnages bibliques : cantiques dits d’Anne mère de Samuel, ou de Marie, de Zacharie et de Siméon dans le Nouveau Testament.
Celui de Moïse semble plutôt évoquer le déroulement d’un procès entre Dieu et son peuple : il débute, comme souvent dans ce genre littéraire, par l’appel à témoins du ciel et de la terre par l’Eternel, Dieu créateur, Dieu juste et père de toute justice. Le dire de cette manière sert à souligner l’injustice du peuple qui s’est révolté, non contre un maître, mais contre son Père et son créateur, brimant ainsi la loi intime et la nature profonde des êtres qu’il a créés.
À partir du verset 8 est brossée l’histoire de l’alliance. Dieu a adopté Israël au désert, l’a éduqué et protégé comme un aigle le fait pour ses aiglons, il l’a conduit en Canaan, pays de tous les biens – au point qu’on en parle comme d’un paradis, au sens perse de « jardin cultivé ». Il faut y voir, plus qu’une exagération rhétorique, la mémoire des détresses et précarités du passé que Dieu a marquées de sa miséricorde et de sa providence.
Le poème se poursuivra par l’énumération des bienfaits accordés par le Seigneur et son amour pour chacun des « membres » (chacune des tribus) de ce peuple semblable à une famille. Chacun y est décrit avec son caractère et sa destinée. Chacun y reçoit un territoire propre, une « part d’héritage ».
« Pensez aux jours d’autrefois, remontez le cours des années, demandez à vos parents et aux anciens de vous raconter le passé » (v. 7) : vous n’en aimerez que plus votre vie et Celui qui vous l’a donnée ! La Bible est ma préhistoire.