2
Seigneur, au secours ! Il n’y a pl
us de fidèle !
La loyauté a dispar
u chez les hommes.
3
Entre eux la par
ole est mensonge,
cœur double, l
èvres menteuses.
4
Que le Seigneur supprime ces l
èvres menteuses,
cette langue qui p
arle insolemment,
5
ceux-là qui disent : « Arm
ons notre langue !
À nous la parole ! Qui ser
a notre maître ? »
6
– « Pour le pauvre qui gémit,
le malheure
ux que l’on dépouille, †
maintenant je me lève, d
it le Seigneur ; *
à celui qu’on méprise, je p
orte secours. »
7
Les paroles du Seigneur sont des par
oles pures,
argent passé au feu, affin
é sept fois.
8
Toi, Seigne
ur, tu tiens parole,
tu nous gardes pour toujo
urs de cette engeance.
9
De tous côtés, s’ag
itent les impies :
la corruption g
agne chez les hommes.
Commentaire
Une grande difficulté à aimer…
A la déclaration d'indépendance des riches, les paroles de l'épître opposent un appel à l'allégeance à Dieu qui prête attention aux clameurs des pauvres. Malheur aux riches ! Plutôt qu'une malédiction qui tiendrait quiconque à distance, un constat ou un avertissement ouvrant à cette seule véritable amitié pour le monde qui tienne : une amitié où le manque et par conséquent la possibilité du don ont leur place.
Le psychanalyste Jacques Lacan considère que le manque est indissociable de l'amour : Ce qui aimante deux êtres réside dans leur manque respectif et dans l'illusion féconde que l'autre pourrait suppléer à cette carence.
Ainsi, aimer équivaudrait à donner son manque.
Le riche, encombré par un excès d'abondance risque de ne pas avoir réellement accès au don et par conséquent de ne pas pouvoir faire l'épreuve de l'enjeu véritable de l'amour.
Conscient des arrière-plans théologiques de sa conception, Lacan dit : " Il y a chez le riche une grande difficulté d'aimer - ce dont un certain prêcheur de Galilée avait déjà fait une petite note en passant. Il vaut peut-être mieux le plaindre, le riche, sur ce point plutôt que le haïr, à moins qu'après tout, le haïr ne soit un mode de l'aimer, ce qui est bien possible. "