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Quelle joie quand on m’a dit :2
Maintenant notre marche prend fin3
Jérusalem, te voici dans tes murs :4
C’est là que montent les tribus,5
C’est là le siège du droit, *6
Appelez le bonheur sur Jérusalem :7
Que la paix règne dans tes murs,8
À cause de mes frères et de mes proches,9
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
Commentaire
« Les parents ont mangé des raisins verts …
… Et ce sont les enfants qui ont les dents irritées ! » (v. 2). On a ici la première réaction – presque une révolte – contre la doctrine de la rétribution trans-générationnelle qui faisait autorité jusqu’au moment de l’Exil. Et, du coup, la première affirmation élaborée de la « rétribution individuelle » : le lien étroit entre mauvaise conduite et malheurs est maintenu, les seconds étant le châtiment réservé à la première, mais c’est à l’échelle d’une vie individuelle et dans le cadre d’une responsabilité personnelle que cela se déroule.
Depuis l’avènement de l’individualisme au 19e siècle, cette perspective apparaît si évidente qu’on a l’impression qu’Ezékiel enfonce une porte ouverte …
Toutefois, ce message ne consiste pas à proclamer un mécanisme inexorable pouvant induire le sentiment d’une fatalité – même s’il s’exprime de manière un peu plus « lisible » en instituant l’individu responsable de ce qui lui arrive. Car le pardon de Dieu est toujours présent pour arrêter la machine broyeuse de pécheurs. Il suffit d’un changement radical de direction – une conversion, au sens géométrique de ce mot – pour que le processus prenne fin : « Je ne veux la mort de personne, moi le Seigneur Dieu ! Détournez-vous du mal et vivez ! » (32)
Dieu n’est pas responsable de ce qui ne va pas, mais l’homme, qui peut toutefois faire basculer le cours des événements s’il entre dans le plan divin.
Christ est venu pour l’attester – et même, prenant sur lui, pour l’accomplir.