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1
Venez, crions de joie pour le Seigneur,Â
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2
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,Â
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3
Oui, le grand Dieu, c’est le Seigneur,Â
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4
il tient en main les profondeurs de la terre,Â
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5
à lui la mer, c’est lui qui l’a faite,Â
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6
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,Â
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7
Oui, il est notre Dieu ; †Â
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8
« Ne fermez pas votre cÅ“ur comme au désert,Â
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9
où vos pères m’ont tenté et provoqué,Â
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10
« Quarante ans leur génération m’a déçu, †Â
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11
Dans ma colère, j’en ai fait le serment :Â
Commentaire
Le sang de l’alliance
Le mot « testament » correspond au grec « diathékè » : contrat, convention, testament, traduit en latin par testamentum : témoignage, testament. En grec toutefois, le mot a un sens plus large qu’en latin : celui d’alliance.
Pour la première alliance, la signature est celle du sang des sacrifices. Les paroles de Moïse le rappellent : « ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous ». Ces mots sont repris par Jésus, modifiés en vue d’une nouvelle alliance : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour vous. » Le rite du sang se veut purificateur : à terre, le sang répandu, c’est la mort, mais le sang qui circule, c’est la vie. L’image du sang, fruit de la vigne, transforme le contenu du sacrifice en action de grâce, qui en grec se dit « eu-charistie ». La coupe de la cène est eucharistique. Le souvenir devient un « mémorial » : ce terme exprime une transposition du passé et de l’avenir qui, par la foi, se rencontrent dans le présent du rite ou de la prière.
On constate dans cette lettre l’influence de la culture grecque tardive : le monde des réalités célestes se superpose à celui, terrestre, que la main de l’homme travaille et modifie. Pour être compris de son public cible – des Israélites ayant intégré la culture grecque et en passe d’accueillir le message de l’Evangile – l’auteur de l’épître place le sanctuaire dans le ciel, à la manière des « idées » dans la philosophie de Platon.
Ces croyants qui hésitent, il s’agit de les convaincre de la supériorité de la Nouvelle alliance sur l’Ancienne. En usant de l’argument suivant : alors que les grands-prêtres israélites – des hommes avec leurs faiblesses – doivent reprendre sans cesse l’œuvre de purification, le Christ, grand-prêtre parfait venu d’en haut, à la fois prêtre et victime, enlève en une seule fois les péchés de tous « une fois pour toutes ».