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Pourquoi te glorifier du mal,4
De ta langue affilée comme un rasoir,5
Tu aimes le mal plus que le bien,6
tu aimes les paroles qui tuent,7
Mais Dieu va te ruiner pour toujours,8
Les justes verront, ils craindront,9
« Le voilà donc cet homme10
Pour moi, comme un bel olivier11
Sans fin, je veux te rendre grâce,
Commentaire
Une utopie ?
Après avoir clairement reconnu à Israël sa place de pionnier de la foi au Dieu unique, Paul peut maintenant tout aussi clairement affirmer aux « païens » qu'en Jésus-Christ, ils sont « admis au même héritage, membres du même corps, associés à la même promesse » (v. 6).
Et c’est sans fausse modestie qu’il peut se poser, lui le « dernier des derniers », comme celui que Dieu a choisi pour leur annoncer : dans « l'impénétrable richesse du Christ » réside le projet de Dieu de rassembler toute l'humanité.
Révélé aux humains, Paul ne craint pas d'affirmer que ce message de salut l'est aussi aux « pouvoirs » – non seulement politiques et économiques mais aussi « spirituels » et occultes – qui contrôlent le monde.
Eh bien là, n'est-il pas un peu « gonflé », alors que l'Eglise n'est encore constituée que de modestes petits groupes qui se réunissent dans des maisons? Comment pouvait-on imaginer que la présence de ces chrétiens allait révéler « la sagesse de Dieu » aux pouvoirs de l'univers?
Or, l'histoire nous montre que c'est précisément du sein de cette précarité qu'ont surgi des mouvements où ce courage et cette foi ont changé le destin de parties entières de l'humanité, y compris les pouvoirs.
Comme Paul, leurs initiateurs ont connu l'opposition, la prison, certains y ont même laissé leur vie pour avoir insisté sur la volonté de Dieu pour que vienne un monde de compassion, de justice et d'égalité. Bref, sur une vision d'une humanité unie en tant que nouvelle création de Dieu.