2
Tous les peuples, batt
ez des mains,
acclamez Dieu par vos cr
is de joie !
3
Car le Seigneur est le Très-Ha
ut, le redoutable,
le grand roi sur to
ute la terre,
4
celui qui nous soum
et des nations,
qui tient des pe
uples sous nos pieds ;
5
il choisit pour no
us l’héritage,
fierté de Jac
ob, son bien-aimé.
6
Dieu s’élève parm
i les ovations,
le Seigneur, aux écl
ats du cor.
7
Sonnez pour notre Die
u, sonnez,
sonnez pour notre r
oi, sonnez !
8
Car Dieu est le r
oi de la terre :
que vos mus
iques l’annoncent !
9
Il règne, Die
u, sur les païens,
Dieu est assis sur son tr
ône sacré.
10
Les chefs des peuples se s
ont rassemblés :
c’est le peuple du Die
u d’Abraham.
Les princes de la t
erre sont à Dieu
qui s’élève au-dess
us de tous.
Commentaire
L’Ascension, rendre grâce pour des moments de séparation.
Comment admettre qu’un visage ami auquel nous sommes attachés de tout notre être, puisse être séparé de nous pour des années, voire pour toute une vie?
En un sens très réel, nous pouvons dire que toute séparation est une sorte de mort, ne serait-ce que parce qu’elle nous situe, pour un temps au moins, entre deux mondes. Nous éprouvons cela à chaque départ, quand bien même nous savons qu’un avenir plein de promesses nous attend et que nous reviendrons tôt ou tard dans cette maison à laquelle nous faisons aujourd’hui nos adieux.
Les étrangers et les expatriés sont plus sensibles que nous aux rites du départ.
La séparation est pour eux une peine toujours latente.
Lorsque l’un d’entre eux trouve l’occasion de retourner pour un bref séjour dans son pays natal, nous le voyons faire autour de lui des adieux très élaborés. Tout le cercle de la famille et des amis participe à l’événement: il faut que le partant emporte avec lui le trésor de leur affection et de leur nostalgie communes. Ils l’accompagnent sur le quai puis ils l’installent dans le train dont ils ne descendent que pour l’accompagner encore, le plus longtemps possible sur le quai, du geste et de la voix.
Quant à celui qui s’en va, même si le poids de son désir l’entraîne violemment vers l’autre rive, il faudra bien qu’il connaisse à son tour un moment de déchirement et de vertige, quelque chose qui ressemble à la solitude du désert ou de la haute mer.
Le départ a pour lui comme une signification eschatologique – le goût des choses dernières. Mais au plus profond de son déchirement il voit se lever en lui «ce chant intérieur faute duquel rien de ce qu’on ressent n’a de valeur» (Jean Grenier) – cette promesse de l’unité qui relie déjà entre eux, sans qu’ils en connaissent ni le pourquoi ni le comment, les êtres qui s’aiment, les frères et sœurs de bonne volonté.
C’est de l’autre côté de l’Océan que je reverrai ton visage: voilà l’espérance qui se love au cœur de toute séparation. Elle pointe vers un autre consolateur, vers l’artisan d’une présence nouvelle, plus forte, plus intime, plus efficace souvent que la présence première et sensible.
(D’après «Rendre Grâce Aujourd’hui», Essais de prières eucharistiques, Dieudonné Dufrasne, Frédéric Debuyst et Cinette Ferrière. Vivante Liturgie, Le Centurion, Paris, 1975.)