2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Familier et pourtant étrange
La communauté à laquelle l’évangile s’adresse vit dans un environnement menaçant. Confrontée à l’hostilité du monde, il lui faut rester attachée au seul bon, seul vrai berger, le Christ. Il ne faut pas qu’elle se laisse séduire par ceux qui l’abandonneront à l’heure du danger.
Le seul vrai berger, celui qui délivre de toute crainte, c’est bien celui dont l’Evangile répète qu’il est venu dans le monde pour y manifester la présence bienveillante et salutaire de Dieu. Et, dans l’accomplissement de cette tâche, Jésus, Vrai Berger, est prêt à donner sa vie pour les siens.
A l’aide de l’image du bon berger – qui nous est devenue presque trop familière – l’Evangile veut en fait illustrer « le noyau dur » de la foi chrétienne : Le Christ est le Berger, l’Envoyé authentique qui sauve parce qu’il aime les siens jusqu’à accepter de mourir crucifié pour eux.
C’est dire que l’image du bon berger ne veut pas susciter une adhésion mièvre mais nous ébranler et nous affermir tout à la fois. Nous découvrons que Dieu est présent là où les évidences du monde tentent de nous convaincre qu’il nous a abandonnés à jamais. Là où le mal veut imposer sa puissance, elle nous donne une assurance inébranlable : jamais le bon berger, prenant la fuite, ne fera défaut.
Mais il y a le discours étrange des versets 17 et 18.
Je suis toujours étonnée de l’ambiance qui transparaît dans ces mots. Ils ont quelque chose de souverain, presque de détaché. C’est parce que Jésus dit sa mort et sa résurrection en les plaçant au cœur de la relation d’amour qui l’unit à Dieu. Cela semble presque simple, évident.
Pourtant, la confiance de la foi, cette certitude d’un amour qui accompagne la vie jusqu’au bout et au-delà, cette confiance peut être malmenée, bouleversée par les chocs de la vie. Cette confiance, ce lien d’amour qui s’ancre en Dieu n’est jamais acquis une fois pour toutes.
Comme toute relation, notre relation à Dieu demande du soin, du temps, ne serait-ce que celui de l’écoute de l’Evangile qui donne de rencontrer en Jésus celui qui ouvre le chemin de la mort à la vie dans l’amour.