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2
Dieu, nous avons entendu dire, †Â
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3
Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, †Â
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4
Ce n’était pas leur épée qui possédait le pays, †Â
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5
Toi, Dieu, tu es mon roi, *Â
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6
avec toi, nous battions nos ennemis ;Â
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7
Ce n’est pas sur mon arme que je compte,Â
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8
Tu nous as donné de vaincre l’adversaire,Â
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9
Dieu était notre louange, tout le jour :Â
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10
Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,Â
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11
Tu nous fais plier devant l’adversaire,Â
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12
Tu nous traites en bétail de boucherie,Â
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13
Tu vends ton peuple à vil prix,Â
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14
Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,Â
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15
Tu fais de nous la fable des nations ;Â
Commentaire
Familier et pourtant étrange
La communauté à laquelle l’évangile s’adresse vit dans un environnement menaçant. Confrontée à l’hostilité du monde, il lui faut rester attachée au seul bon, seul vrai berger, le Christ. Il ne faut pas qu’elle se laisse séduire par ceux qui l’abandonneront à l’heure du danger.
Le seul vrai berger, celui qui délivre de toute crainte, c’est bien celui dont l’Evangile répète qu’il est venu dans le monde pour y manifester la présence bienveillante et salutaire de Dieu. Et, dans l’accomplissement de cette tâche, Jésus, Vrai Berger, est prêt à donner sa vie pour les siens.
A l’aide de l’image du bon berger – qui nous est devenue presque trop familière – l’Evangile veut en fait illustrer « le noyau dur » de la foi chrétienne : Le Christ est le Berger, l’Envoyé authentique qui sauve parce qu’il aime les siens jusqu’à accepter de mourir crucifié pour eux.
C’est dire que l’image du bon berger ne veut pas susciter une adhésion mièvre mais nous ébranler et nous affermir tout à la fois. Nous découvrons que Dieu est présent là où les évidences du monde tentent de nous convaincre qu’il nous a abandonnés à jamais. Là où le mal veut imposer sa puissance, elle nous donne une assurance inébranlable : jamais le bon berger, prenant la fuite, ne fera défaut.
Mais il y a le discours étrange des versets 17 et 18.
Je suis toujours étonnée de l’ambiance qui transparaît dans ces mots. Ils ont quelque chose de souverain, presque de détaché. C’est parce que Jésus dit sa mort et sa résurrection en les plaçant au cœur de la relation d’amour qui l’unit à Dieu. Cela semble presque simple, évident.
Pourtant, la confiance de la foi, cette certitude d’un amour qui accompagne la vie jusqu’au bout et au-delà , cette confiance peut être malmenée, bouleversée par les chocs de la vie. Cette confiance, ce lien d’amour qui s’ancre en Dieu n’est jamais acquis une fois pour toutes.
Comme toute relation, notre relation à Dieu demande du soin, du temps, ne serait-ce que celui de l’écoute de l’Evangile qui donne de rencontrer en Jésus celui qui ouvre le chemin de la mort à la vie dans l’amour.