2
Pitié, mon Dieu !
Des hommes s’ach
arnent contre moi ;
tout le jour, ils me comb
attent, ils me harcèlent.
3
Ils s’acharnent, ils me gu
ettent tout le jour ;
mais là-haut, une arm
ée combat pour moi.
4
Le jo
ur où j’ai peur,
je prends appu
i sur toi.
℟
5
Sur Dieu dont j’ex
alte la parole,
sur Die
u, je prends appui :
plus ri
en ne me fait peur !
Que peuvent sur moi des
êtres de chair ?
6
Tout le jour, leurs par
oles me blessent,
ils ne pensent qu’à me f
aire du mal ;
7
à l’affût, ils épient, ils surv
eillent mes pas ;
comme s’ils voul
aient ma mort.
9
Toi qui comptes mes p
as vagabonds,
recueille en tes o
utres mes larmes ;
(cela n’est-il p
as dans ton livre ?)
10
Le jour où j’appellerai, mes ennem
is reculeront ;
je le sais, Die
u est pour moi.
℟
11
Sur Dieu dont j’exalte la parole,
le Seigneur dont j’ex
alte la parole, *
12
sur Die
u, je prends appui :
plus ri
en ne me fait peur ! *
Que peuvent sur m
oi des humains ?
13
Mon Dieu, je tiendr
ai ma promesse,
je t’offrirai des sacrif
ices d’action de grâce ;
14
car tu m’as délivr
é de la mort
et tu préserves mes pi
eds de la chute,
pour que je marche à la f
ace de Dieu
dans la lumi
ère des vivants.
Commentaire
Le funambule et son balancier
Cette menace contre l’Assyrie prend d’autant plus de relief qu’elle suit l’oracle d’un « shalom » retrouvé pour Israël. Le prophète invoque une fois de plus l’un de ces classiques « renversements de situation » si fréquents dans sa prophétie : ce que tu as fait subir aux autres nations, tu en pâtiras à ton tour, avec l’intérêt moratoire (v. 1b) ! Il ne suffit pas de passer en mode « paix » pour que les pages précédentes soient effacées et que les coupables restent définitivement impunis : même des décennies après, l’Histoire – ici, à notre avis, c’est Dieu ! – rattrape le fautif, Etat ou personne, et le fait accuser devant les nations.
Cette conviction se développe en prière de confiance (« Le Seigneur domine la situation ») semblable à un psaume d’une grande douceur. Une fulmination vindicative a beau crever comme une dernière bulle la surface sereine de la prière – les versets 3 et 4 n’évoquent-ils pas le psaume huguenot « Que Dieu se montre seulement » ? – la prophétie se conclut en une exhortation de sagesse (v. 6bc), telle qu’on en trouve tant dans les Proverbes au sujet de la véritable richesse, qui est celle du Salut offert et de l’honneur rendu à Dieu.
Il faut accepter que la prière de confiance, toute tournée vers Dieu dans l’attente de la justice qu’il viendra rendre, soit à l’image d’un funambule jouant de son balancier d’équilibre entre foi et doute : un coup du vent glacial de la révolte le déséquilibre, et voilà sa progression interrompue… Mais grâce au mousqueton dont il a eu l’humilité de s’équiper, il pourra enfourcher à nouveau l’aventure de la foi.