1
Seigneur, ent
ends ma prière ; †
dans ta justice éco
ute mes appels, *
dans ta fidélit
é réponds-moi.
2
N’entre pas en jugement av
ec ton serviteur :
aucun vivant n’est j
uste devant toi.
3
L’ennemi ch
erche ma perte,
il foule au s
ol ma vie ;
il me fait habit
er les ténèbres
avec les m
orts de jadis.
4
Le souffle en m
oi s’épuise,
mon cœur au fond de m
oi s’épouvante.
5
Je me souviens des jours d’autrefois,
je me redis to
utes tes actions, *
sur l’œuvre de tes m
ains je médite.
6
Je tends les m
ains vers toi,
me voici devant toi comme une t
erre assoiffée.
7
Vite, réponds-m
oi, Seigneur :
je suis à bo
ut de souffle !
Ne me cache p
as ton visage :
je serais de ceux qui t
ombent dans la fosse.
8
Fais que j’entende au mat
in ton amour,
car je c
ompte sur toi.
Montre-moi le chem
in que je dois prendre :
vers toi, j’él
ève mon âme !
9
Délivre-moi de mes ennem
is, Seigneur :
j’ai un abr
i auprès de toi.
10
Apprends-moi à f
aire ta volonté,
car tu
es mon Dieu.
Ton so
uffle est bienfaisant :
qu’il me guide en un pa
ys de plaines.
11
Pour l’honneur de ton nom, Seigne
ur, fais-moi vivre ;
à cause de ta justice, tire-m
oi de la détresse.
Commentaire
Confesser son péché : un acte de louange !
Ces versets apparaissent comme une liturgie d’espérance, qui se poursuit jusqu’à la fin du chapitre. Israël et Dieu – peut-être représenté par un porte-parole cultuel – dialoguent : à l’acte de foi et d’espérance formulé par le peuple répond, de la part de Dieu, une promesse de salut.
Celle-ci annonce la reconstruction des remparts de Jérusalem, détruits lors du siège des Babyloniens et de la déportation qui s’ensuivit. Elle prophétise le rétablissement de l’honneur d’Israël au plan international et de son idéal de voir les nations « affluer vers lui », tant pour des raisons économiques que pour venir puiser aux richesses spirituelles que représente « la sagesse de ce grand peuple » … À quel autre, en effet, Dieu a-t-il fait le privilège de s’adresser tout exprès ? – comme se demande le Deutéronome par la bouche de Moïse.
Le caractère prophétique de cette annonce est d’autant plus paradoxal que, au moment où Michée parle, la terre est en train de « devenir un désert à cause de ses habitants, fruit de leur conduite » (13)… Mais c’est un paradoxe pédagogique : aussi vrai que vous voyez cette ruine s’installer, vous verrez le rétablissement s’effectuer – et c’est déjà en train de se faire dans le secret de la Promesse.
Cette espérance proclamée en chœur dans la liturgie permet d’entrer dans une confession du péché par la porte joyeuse de l’action de grâce : l’indignation que je dois supporter, c’est celle du Dieu qui relève et qui éclaire (8), qui prend en main ma cause et rétablit mon honneur aux yeux des nations qui m’avaient opprimées (10) – cela même et cela déjà, c’était la main de Dieu … Béni soit-il !